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Conquérants Pacifiques
déchaînées, et il n’y aurait eu aucune possibilité humaine de le
sauver.
Paul désirait ardemment défendre la vérité devant la multitude,
mais un message d’avertissement provenant du théâtre lui parvint.
“Quelques-uns même des Asiarques, qui étaient ses amis, envoyèrent
vers lui, pour l’engager à ne pas se rendre au théâtre.” Le tumulte
ne cessait d’y grandir. “Les uns criaient d’une manière, les autres
d’une autre, car le désordre régnait dans l’assemblée, et la plupart ne
savaient pas pourquoi ils s’étaient réunis.” Le fait que Paul, comme
quelques-uns de ses compagnons, était d’origine hébraïque rendait
les Juifs d’autant plus désireux de manifester leur antipathie pour
lui et son œuvre. C’est pourquoi ils firent sortir de la foule l’un
d’entre eux pour exposer au peuple la raison du conflit. Ils choisirent
Alexandre qui était artisan et orfèvre et que Paul mentionne plus
tard, “comme lui ayant fait beaucoup de mal
. Alexandre était un
homme d’une grande habileté, qui s’efforça de déchaîner la colère
de la foule contre Paul et ses compagnons de travail. Mais celle-ci
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s’aperçut qu’Alexandre était Juif, et elle le repoussa. Et “tous d’une
seule voix crièrent pendant près de deux heures : Grande est la Diane
des Ephésiens”.
Enfin, le tumulte s’apaisa, par simple lassitude, et il y eut un
moment de silence. Alors le secrétaire de la cité réussit à capter
l’attention de la foule, et en vertu de ses fonctions, il parvint à se
faire entendre. Il rencontra les gens sur leur propre terrain et leur
montra que l’émeute présente n’avait nulle raison d’être ; il fit appel
à leur bon sens : “Hommes Ephésiens, dit-il, quel est celui qui ignore
que la ville d’Ephèse est la gardienne du temple de la grande Diane
et de son simulacre tombé du ciel ? Cela étant incontestable, vous
devez vous calmer, et ne rien faire avec précipitation. Car vous avez
amené ces hommes, qui ne sont coupables ni de sacrilège, ni de
blasphème envers notre déesse. Si donc, Démétrius et ses ouvriers
ont à se plaindre de quelqu’un, il y a des jours d’audience et des
proconsuls ; qu’ils s’appellent en justice les uns les autres. Et si
vous avez en vue d’autres objets, ils se régleront dans une assemblée
légale. Nous risquons, en effet, d’être accusés de sédition pour ce
qui s’est passé aujourd’hui, puisqu’il n’existe aucun motif qui nous
1.
2 Timothée 4 :14