Ephèse
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de la ville, mais de toute la nation. La tradition voulait que l’idole
contenue dans le temple fût tombée du ciel. Les caractères symbo-
liques qu’elle portait étaient considérés comme possédant un pouvoir
magique. On avait écrit des livres pour expliquer la signification et
l’intérêt de ces symboles.
Parmi ceux qui s’adonnaient à l’étude de ces livres coûteux,
on comptait une foule de magiciens, qui exerçaient une influence
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puissante sur l’esprit des adorateurs superstitieux de la statue.
L’apôtre Paul reçut, pendant son séjour à Ephèse, des témoi-
gnages particuliers de la faveur divine. La puissance d’en haut ac-
compagnait ses efforts, et il guérit de nombreux malades. “Dieu
faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point
qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui
avaient touché son corps, et les esprits malins sortaient.” Ces mani-
festations d’un pouvoir surnaturel étaient bien plus éclatantes que
toutes celles que l’on avait pu voir à Ephèse ; elles revêtaient un tel
caractère qu’elles ne pouvaient être reproduites ni par le plus habile
des charlatans, ni par les maléfices d’un magicien.
Comme ces miracles s’opéraient au nom de Jésus de Nazareth,
les gens pouvaient se rendre compte que le Dieu du ciel était plus
puissant que les magiciens, adorateurs de la déesse Diane. Ainsi,
le Seigneur élevait son serviteur bien au-dessus des idolâtres eux-
mêmes, infiniment plus haut que les magiciens les plus puissants et
les plus populaires.
Mais celui à qui tous les esprits du mal sont soumis, et qui a
donné autorité sur eux à ses serviteurs, allait humilier et confondre
ceux qui méprisaient et profanaient son saint nom.
La magie avait été interdite par la loi mosaïque, sous peine de
mort. Cependant, de temps en temps, elle avait été secrètement
pratiquée par des Juifs apostats. Au moment où Paul se trouvait à
Ephèse, il y avait dans la ville “quelques exorcistes juifs ambulants”
qui, voyant les miracles opérés par Paul, “essayèrent d’invoquer sur
ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus”. Ceux
qui faisaient cela “étaient sept fils de Scéva, juif, l’un des principaux
sacrificateurs”. Ils rencontrèrent un homme possédé d’un démon
auquel ils dirent : Nous te conjurons “par Jésus que Paul prêche !”
Mais “l’esprit malin leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est
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Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? Et l’homme dans lequel était l’esprit