Page 196 - Conqu

Basic HTML Version

192
Conquérants Pacifiques
ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se
proclamant lui-même Dieu.”
Les paroles de Paul ne devaient pas être mal interprétées. Il ne
fallait pas dire qu’il avait reçu une révélation particulière et annoncé
aux Thessaloniciens la venue imminente du Christ. Cette affirmation
créerait de la confusion dans la foi des croyants ; car le désappoin-
tement conduit souvent, en effet, à l’incrédulité. C’est pourquoi
l’apôtre avertit les frères de ne pas accepter une telle déclaration
comme venant de lui ; et il insiste sur le fait que la puissance de
“l’homme du péché”, si clairement décrite par le prophète Daniel,
devait d’abord s’élever et faire la guerre au peuple de Dieu. Tant que
cette puissance n’aurait pas accompli son œuvre de blasphème et
de mort, c’est en vain que l’Eglise de Dieu attendrait le retour du
Seigneur. “Ne vous souvenez-vous pas, demandait Paul, que je vous
disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ?”
[235]
Quelles terribles épreuves devaient fondre sur la véritable Eglise
de Dieu ! A l’époque où l’apôtre écrivait, “le mystère de l’iniquité”
avait déjà commencé à agir. Les événements qui devaient se dérouler
dans l’avenir se feraient “par la puissance de Satan, avec toutes sortes
de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les
séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent”.
Qu’elle est solennelle cette déclaration de l’apôtre pour ceux
qui refuseront de recevoir “l’amour de la vérité” ! A tous ceux qui
rejettent délibérément celle-ci, Dieu enverra, déclare l’apôtre, “une
puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que
tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à
l’injustice, soient condamnés”. Les hommes ne peuvent rejeter impu-
nément les avertissements que, dans sa miséricorde, le Seigneur leur
envoie. Il retire son esprit de ceux qui persistent à se détourner de ces
avertissements, et il les abandonne aux erreurs qu’ils affectionnent.
Ainsi Paul traça les grandes lignes de l’œuvre néfaste de ce
pouvoir du mal, qui devait s’exercer à travers les longs siècles de
ténèbres et de persécution précédant la seconde venue du Christ.
Les chrétiens de Thessalonique avaient mis leur espoir dans une
délivrance immédiate. Or Paul les exhortait maintenant à reprendre
courageusement, et dans la crainte de Dieu, le travail qui s’offrait
à eux. Il leur recommandait de ne pas négliger leurs devoirs et
de ne pas croire qu’ils devaient attendre la venue du Christ dans