L’Evangile en Europe
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sionomies la lumière céleste, et il savait que Dieu était intervenu
miraculeusement pour les sauver. Avec une puissance particulière,
les paroles de la femme possédée de l’esprit malin lui revinrent à la
mémoire : “Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et
ils vous annoncent la voie du salut.”
Il demanda aux apôtres, avec une grande humilité, de lui montrer
le chemin du salut. “Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi
et ta famille, répondirent-ils. Et ils lui annoncèrent la parole du
Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison.”
Le geôlier lava alors les plaies des apôtres, puis il les pansa ; après
quoi, il fut baptisé, lui et tous les siens. Une influence sanctifiante
se faisait sentir chez les prisonniers, et leurs esprits s’ouvraient aux
vérités enseignées par les apôtres. Ils avaient la conviction que le
Dieu que ces hommes servaient les avait miraculeusement délivrés
de leur esclavage.
Les habitants de Philippes avaient été saisis d’une grande frayeur
par le tremblement de terre, et quand les licteurs apprirent aux prê-
teurs le matin suivant ce qui était arrivé pendant la nuit, ceux-ci
furent à leur tour saisis de crainte, et ils envoyèrent des sergents pour
libérer les apôtres. Mais Paul déclara : “Après nous avoir battus de
verges publiquement et sans jugement, nous qui sommes Romains,
ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous font sortir secrète-
ment ! Il n’en sera pas ainsi. Qu’ils viennent eux-mêmes nous mettre
en liberté.”
Les apôtres étaient citoyens romains. Or, il était illégal de fla-
geller un Romain, s’il n’avait pas commis un crime grave, ou de
l’emprisonner, sans jugement. Paul et Silas, ayant été publiquement
emprisonnés, refusaient d’être libérés secrètement, sans recevoir des
explications acceptables de la part des magistrats.
En apprenant cela, les notables de la ville furent épouvantés, car il
était à redouter que les apôtres n’aillent porter plainte à l’empereur.
Ils se rendirent à la prison et leur présentèrent des excuses pour
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l’injustice et la cruauté qu’ils leur avaient fait subir. Ils les firent
sortir eux-mêmes de prison et les prièrent de quitter la ville. Les
magistrats redoutaient en effet l’influence des apôtres sur la foule, et
ils craignaient aussi la puissance qui était intervenue pour défendre
la cause de ces hommes innocents.