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Conquérants Pacifiques
Dieu bénit abondamment le travail de Paul et de Barnabas pen-
dant l’année qu’ils passèrent avec les chrétiens d’Antioche, mais
ni l’un ni l’autre n’avaient encore été consacrés au ministère évan-
gélique. Ils n’étaient pas encore arrivés au moment où Dieu allait
leur conférer une tâche missionnaire difficile, qu’ils étaient appelés
à exécuter avec le secours de l’Eglise.
“Il y avait dans l’Eglise d’Antioche, nous apprend saint Luc,
des prophètes et des docteurs : Barnabas, Siméon appelé Niger,
Lucius de Cyrène, Manahen [...] et Saul. Pendant qu’ils servaient
le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit
dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je
les ai appelés.” Avant d’être envoyés comme missionnaires dans
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les pays païens, ces apôtres furent donc solennellement consacrés à
Dieu par le jeûne, la prière et l’imposition des mains. Ils reçurent
ainsi l’autorité de l’Eglise, non seulement pour enseigner la vérité,
mais pour administrer le baptême et organiser des communautés,
étant investis du plein pouvoir ecclésiastique.
L’Eglise entrait, à ce moment-là, dans une ère importante. La
proclamation de l’Evangile aux Gentils allait être poursuivie avec
ardeur, et il devait en résulter une riche moisson d’âmes. Les apôtres,
qui avaient été choisis pour diriger cette œuvre, seraient exposés à
la suspicion, aux préjugés, à la jalousie. Leur enseignement, portant
sur la suppression du “mur de séparation
, qui avait longtemps
existé entre les Juifs et les Gentils, les ferait naturellement accuser
d’hérésie, et leur autorité comme ministres de l’Evangile serait mise
en doute par de nombreux chrétiens zélés, venus du judaïsme. Mais
Dieu avait prévu les difficultés auxquelles allaient se heurter les
apôtres. Afin que leur travail fût au-dessus de tout reproche, l’Eglise,
instruite par une révélation, les mit solennellement à part pour l’ac-
complissement de leur tâche. La consécration était la reconnaissance
publique de leur mission divine, mission qui consistait à porter aux
Gentils la bonne nouvelle de l’Evangile.
Paul et Barnabas avaient déjà reçu de Dieu lui-même leur mis-
sion. La cérémonie de l’imposition des mains ne leur conférait donc
pas une bénédiction nouvelle, ou une capacité particulière. C’était
une forme reconnue pour indiquer que quelqu’un était destiné à un
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Ephésiens 2 :14