Page 241 - Conseils sur la Nutrition et les Aliments (1972)

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Section 14 — Cuisine saine
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de vue correct. Savoir comment préparer sainement les aliments,
spécialement le pain, n’est pas une science inférieure. ...
Les mères négligent cet aspect de l’éducation de leurs filles. Elles
supportent le poids des soucis et du travail, et sont souvent épuisées,
tandis que la fille en est dispensée pour faire des visites, du crochet,
ou étudier ce qui lui plaît. C’est un amour mal compris, une tendresse
mal placée. La mère porte préjudice à son enfant, qui fréquemment
perd son temps. A l’âge où elle devrait être capable de partager
quelques-uns des soucis de la vie, elle n’est pas qualifiée pour le faire.
De telles jeunes filles ne supportent ni tracas ni fatigues. Elles vont
toutes légères, se dispensant elles-mêmes de toutes responsabilités,
tandis que la mère est accablée sous le poids des soucis, comme une
charrette sous son chargement. La fille ne veut pas être méchante,
mais elle est insouciante et distraite : ou bien elle remarquera le
regard fatigué et la lassitude de sa mère, et cherchera à faire son
devoir, à porter la plus grosse part du fardeau et à remplacer sa mère,
qui doit être libérée de tout souci ; ou bien celle-ci sera transportée
sur un lit de souffrance, et peut-être de mort.
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Pourquoi les mères sont-elles si aveugles et négligentes en ce qui
concerne l’éducation de leurs filles ? J’ai été attristée, tandis que je
visitais cêrtaines familles, de voir la mère porter de lourdes charges,
alors que la fille, qui manifestait une grande vivacité d’esprit, et qui
possédait une bonne dose de santé et de vigueur, ne partageait aucun
souci, aucun fardeau. Lorsqu’il y a de grandes réceptions et que
les familles ont des invités, j’ai vu les mères en assumer seules la
responsabilité, tout le soin en reposant sur elles, tandis que les filles
restaient assises, bavardant avec de jeunes amis, recevant de la visite.
Cela me semble tellement répréhensible que je ne puis m’empêcher
de parler durement à cette jeunesse insouciante, et de lui enjoindre
d’aller travailler. Aidez votre mère fatiguée. Conduisez-la s’asseoir
dans le salon et obligezla à profiter de la présence de ses amis.
Mais les filles ne sont pas entièrement à blâmer en cette affaire.
La mère aussi est fautive. Elle n’a pas appris patiemment à ses filles
comment faire la cuisine. Elle sait qu’elles manquent de connais-
sances dans le domaine culinaire, et c’est pourquoi elle ne trouve
aucun allégement dans son travail. Elle doit s’occuper de tout ce qui
nécessite des soins et de l’attention. Les jeunes filles devraient être
soigneusement instruites de tout ce qui concerne la cuisine. Quelles