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Conseils sur la Nutrition et les Aliments
sais que c’était la belle pomme rouge que j’étais en train de manger
qu’elle voulait ; et bien que nous n’en eussions pas beaucoup, j’eus
tellement pitié des parents que je lui en donnai une belle. Elle me
l’arracha des mains et la jeta dédaigneusement sur le plancher du
compartiment. Je pensai : Cette enfant, si on lui permet de suivre
ses penchants, fera certainement la honte de sa mère.
Cette démonstration de colère était le résultat de l’indulgence de
la mère. Le genre de nourriture qu’elle donnait à son enfant était une
surcharge continuelle pour ses organes digestifs. Le sang était impur,
et l’enfant maladive et irritable. La qualité de nourriture donnée
chaque jour à cette enfant était de nature à exciter ses passions les
plus basses, et affaiblissait ses facultés morales et intellectuelles.
Les parents formaient les habitudes de leur enfant. Ils étaient en
train de la rendre égoïste et peu aimante. Ils ne lui refusaient rien
et ne contrôlaient pas ses passions. Comment pouvaient-ils espérer
qu’une telle enfant arrive un jour à devenir adulte ? Beaucoup de
gens ne semblent pas comprendre les relations qui existent entre
l’esprit et le corps. Si l’organisme est dérangé par une nourriture
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impropre, le cerveau et les nerfs en sont affectés, et les passions sont
facilement excitées.
Une enfant d’environ dix ans était affligée de frissons et de
fièvre, et n’avait pas d’appétit. Sa mère la pressait : Mange un peu
de ce gâteau. Ici il y a du beau poulet. Ne veux-tu pas goûter ces
conserves ? Finalement, l’enfant fit un repas qui eût déjà été trop
copieux pour une personne en bonne santé. Les aliments qu’on la
pressait de manger ne convenaient pas à un estomac en bon état, et
n’auraient jamais dû, en aucun cas, être consommés par un malade.
La mère, pendant environ deux heures, appliqua des compresses sur
la tête de l’enfant, disant qu’elle ne pouvait comprendre pourquoi
elle brûlait ainsi de fièvre. Elle avait mis de l’huile sur le feu et
s’étonnait que le feu brûlât. Si, pour cette enfant, on avait laissé agir
la nature et permis à l’estomac de prendre le repos qui lui était si
nécessaire, ses souffrances en eussent été rapidement diminuées.
Ces mères ne sont pas préparées à élever des enfants. La plus grande
cause des souffrances humaines est l’ignorance en ce qui concerne
la façon dont nous devons traiter notre corps.
La préoccupation de la grande majorité est celle-ci : Que vais-je
manger, et comment vais-je vivre pour profiter au mieux du présent ?