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Tempérance
qui, obéir aux lois supérieures qui sont à la base de toute règle
dans la famille et la nation. Il faudrait que ceux qui exercent une
autorité aient le sentiment d’être eux-mêmes soumis à une puissance
supérieure. Mais tant que leur esprit se trouve sous l’effet de l’usage
de narcotiques et de spiritueux, ils n’auront pas ce sentiment. Ceux à
qui a été confiée la charge de faire exécuter les lois devraient jouir de
toutes leurs facultés. En pratiquant la tempérance en toutes choses,
ils seront toujours en mesure de distinguer nettement le sacré du
profane, et ils auront la sagesse d’agir avec cette justice et cette
intégrité que Dieu prescrivit à l’Israël d’autrefois. ...
Mais beaucoup de ceux qui sont parvenus aux plus hauts postes
de confiance dans les fonctions publiques sont loin d’observer de
telles lois. Ils satisfont leurs désirs et s’adonnent généralement à
l’usage de narcotiques et de boissons alcoolisées. Hommes de loi,
juges, jurés, sénateurs et représentants du peuple ont oublié qu’ils
ne peuvent être des comédiens. Ils affaiblissent leurs facultés en
satisfaisant des désirs coupables. Alors qu’ils occupent une place
éminente, ils s’avilissent par la pratique de l’intempérance, de la
débauche et de toutes sortes de vices. Leurs facultés, corrompues
par le mal, donnent un libre accès à toutes les dépravations. ...
Des hommes intempérants ne devraient pas être placés à des
postes de confiance par le vote du peuple. Leur influence corrompt
les autres et de lourdes responsabilités sont en jeu. Le cerveau et les
nerfs endormis sous l’influence du tabac et des stimulants, ils font
des lois à leur mesure ; puis, quand l’effet immédiat du stimulant
disparaît, ils traversent une période de dépression. Entre leurs mains,
la vie humaine reste fréquemment en suspens ; de la décision de ces
hommes dépendent la vie et la liberté ou l’esclavage et le désespoir.
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Comme il est nécessaire que ceux qui prennent ces décisions soient
des hommes d’expérience, honnêtes et loyaux, profondément in-
tègres, qui dédaignent les présents corrupteurs, et dont les jugements
et la conviction ne se laissent pas influencer par la partialité et les
préjugés ! Car ainsi parle le Seigneur : “Tu ne porteras point atteinte
aux droits du pauvre dans son procès. Tu ne prononceras point de
sentence inique, et tu ne feras point mourir l’innocent et le juste ; car
je n’absoudrai point le coupable. Tu ne recevras pas de présents ; car
les présents aveuglent ceux qui ont les yeux ouverts, et corrompent
les paroles des justes.” —
The Signs of the Times, 8 juillet 1880
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