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Tempérance
Une situation désespérée
— L’homme qui s’adonne à la boisson
est dans une situation désespérée. Le cerveau malade, la volonté
chancelante, il n’a pas la force de résister à sa passion. Il est impos-
sible de le raisonner, de l’amener à se corriger. —
Rayons de Santé,
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Le corps et l’âme, tous deux esclaves
— Les cafés abondent dans
les villes et les villages. ... Le voyageur entre au café, en possession
de toute sa raison, la démarche assurée ; observez-le lorsqu’il en
ressort. L’éclat de ses yeux s’est éteint ; sa démarche est vacillante ;
il oscille de-ci, de-là, tel un navire sur la mer. Sa faculté de raisonner
est paralysée, l’image de Dieu est détruite. Le breuvage empoisonné
qui rend fou l’a marqué de son sceau. ... Corps et âme, il est esclave ;
il est incapable de discerner entre le bien et le mal. Le cafetier a
provoqué lui-même l’ivresse de son prochain ; sous l’influence de
l’alcool, celui-ci devient cruel et éprouve le désir de tuer ; et, dans sa
folie, il commet un crime.
On le fait comparaître devant un tribunal terrestre et ceux qui ont
rendu le commerce de l’alcool légal sont contraints maintenant de
s’occuper des conséquences de leurs actes. Ils ont accordé l’autorisa-
tion légale de donner à cet homme, en pleine possession de sa raison,
le verre qui a fait de lui un fou furieux ; et cependant, ils doivent
maintenant l’envoyer en prison et à la potence pour son crime. Sa
femme et ses enfants, réduits à la misère, vont être à la charge de la
société. L’homme est perdu corps et âme, retranché de la terre, sans
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espoir d’aller au ciel. ...
Sans force pour résister à la tentation
— Sous l’influence de
l’alcool, les esclaves de la boisson sont devenus tellement insensés
qu’ils sont prêts à vendre leur raison pour un verre de whisky. Ils
transgressent le commandement : “Tu n’auras pas d’autres dieux
devant ma face.” Il leur reste si peu de force morale qu’ils sont
incapables de résister à la tentation ; leur passion pour la boisson est
si impérieuse qu’elle éclipse tout autre désir ; ils ne comprennent pas
que Dieu réclame un don de soi total ; ils sont en fait des idolâtres :
tout ce qui détourne les affections du Créateur, tout ce qui affaiblit
et émousse les facultés morales prend la place de Dieu et reçoit
l’hommage qui est dû à lui seul. A travers toutes ces idolâtries,
l’homme adore le diable.