Appendice B — Discours typiques d’Ellen G. White sur la tempérance
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Si le salut était offert à l’homme moyennant des conditions aussi
pénibles, Dieu passerait pour un maître impitoyable. Satan est un
tyran implacable ; il impose à ses sujets de difficiles épreuves et
les rend esclaves de leurs passions et de leur appétit. Mais Dieu est
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conséquent dans ses exigences ; il ne demande à ses enfants que ce
qui contribue à leur bonheur présent et futur.
“Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.”
Tel est l’ordre de Dieu. Cependant, de nombreuses personnes, dont
certaines prétendent servir le Seigneur, sont des fumeurs invétérés et
font du tabac leur idole. Alors que les hommes devraient respirer un
air pur, avoir une haleine pure et louer Dieu pour ses bienfaits, ils
polluent l’atmosphère avec la fumée de leur pipe ou de leur cigare.
Il leur faut fumer pour stimuler leurs pauvres nerfs relâchés et se
préparer ainsi à affronter les devoirs du jour ; car s’ils ne fumaient
pas, ils seraient irritables et incapables de contrôler leurs pensées.
Il n’avait pas encore fumé
— Je vais citer un exemple montrant
que le fumeur est incapable de contrôler ses sens lorsqu’il est privé
de son stimulant. Un homme âgé, jadis mon voisin de palier, était
un grand fumeur. Un matin, alors qu’il n’avait pas encore fumé sa
ration de tabac habituelle, j’allai lui demander un livre que je lui avais
prêté. Au lieu de me donner le livre que je réclamais, il me tendit
un mors. Et c’est en vain que je tentai de lui faire comprendre ce
que je désirais ; je dus partir sans le livre. Le lendemain je retournai
chez lui et fis la même requête ; immédiatement il me tendit le livre.
Alors je lui demandai pourquoi il ne me l’avait pas donné la veille.
“Quoi ! vous êtes venue hier ? m’a-t-il dit, je ne m’en souviens pas.
Oh ! je sais pourquoi, je n’avais pas encore fumé !” Voilà comment
réagissait son esprit lorsqu’il n’avait pas pris de stimulants. Son
médecin lui conseilla de mettre un terme à cette habitude s’il voulait
continuer à vivre. Il cessa donc de fumer. Mais il éprouva toute sa
vie un besoin pénible du stimulant auquel il était habitué ; il dut
livrer un combat continuel.
A quatre-vingt-dix ans, on le surprit un jour en train de chercher
quelque chose. Quand on lui demanda ce qu’il voulait, il répondit :
“Je cherche mon tabac.” Il souffrait d’en être privé, et cependant il
serait allé au-devant de la mort s’il avait continué à en faire usage.
Le chemin de la délivrance
— Dieu désire que ses enfants s’abs-
tiennent d’habitudes aussi anormales et destructrices. Mais quand