La situation présente
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Les Eglises chrétiennes même sont paralysées par ce mal
— L’in-
dustrie et le commerce des boissons enivrantes sont une puissance
dans le monde. Ils ont pour eux les forces combinées de l’argent,
de l’habitude et du vice. Leur influence se fait sentir jusque dans
l’Eglise. Des hommes directement ou indirectement enrichis par
le trafic de l’alcool en sont membres et y jouissent de l’estime de
tous. Beaucoup d’entre eux donnent libéralement aux œuvres de
charité. Leurs contributions facilitent les entreprises de l’Eglise et
soutiennent ses pasteurs. Ils s’attirent la considération qu’inspire la
richesse. Les Eglises qui acceptent de tels membres encouragent vir-
tuellement le commerce de l’alcool. Trop souvent, le pasteur n’ose
pas s’élever contre ce mal. Il ne dit pas à ses paroissiens ce que le
Seigneur a déclaré au sujet de l’œuvre du marchand de boissons
alcoolisées, car il craint de les offenser, de diminuer sa popularité et
de perdre son poste. —
Idem, 194
.
Les pasteurs ont laissé tomber l’étendard de la vérité
— Le
Seigneur désapprouve les hommes qui vivent sur la terre en cette
époque de péril et de corruption. Certains ministres de l’Evangile se
sont éloignés de Dieu, d’autres, tout en prétendant croire au nom du
Christ, ne font pas flotter l’étendard de la vérité. Les pasteurs ont peur
de s’affirmer ouvertement en faveur de la prohibition ; ils passent
sous silence le fléau de l’alcoolisme, craignant de voir diminuer leur
salaire ou de froisser les membres de leur église. Ils redoutent de
perdre leur popularité en affirmant de façon nette et claire la vérité
biblique et en faisant la distinction entre ce qui est sacré et ce qui est
profane. En effet, beaucoup de membres d’église tirent leur revenu
de façon directe ou indirecte du trafic de l’alcool.
Ils n’ignorent pas qu’ils commettent un péché. Ils savent que
le trafic de l’alcool attire sur ses victimes la honte, la misère, la
dégradation, la mort, et qui plus est la perte éternelle de leur âme.
Ceux qui s’enrichissent, directement ou indirectement, grâce à ce
commerce, mettent dans leur caisse l’argent qui a contribué à la perte
d’une âme humaine.
Les églises dont certains membres tirent des revenus de la pro-
duction ou de la vente des boissons alcoolisées se rendent respon-
sables des conséquences de ce trafic. ...
De l’argent souillé par le sang des âmes
— Il se peut que le
monde et l’Eglise louent un homme qui a tenté l’appétit de son