La situation présente
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même pour une forte somme ? Si quelqu’un lui offrait de l’argent
en échange de son intelligence, il se détournerait avec dégoût d’une
proposition aussi insensée. Et cependant, il y a des milliers de gens
qui sacrifient leur santé, leurs possibilités intellectuelles et leur spi-
ritualité à la satisfaction de leur appétit. Au lieu de gagner, ils ne
font que perdre. Mais ils ne s’en rendent pas compte, parce que leur
compréhension est amoindrie. Ils ont vendu les facultés que Dieu
leur avait confiées. Et qu’ont-ils reçu en échange ? Une sensualité
abjecte et des vices dégradants ! L’homme satisfait son appétit au
prix de sa santé et de son intelligence. —
Ibidem.
Le changement se fait graduellement et insidieusement
—
L’usage des boissons alcoolisées détruit la raison et ferme le cœur à
toute influence pure et sainte. Le rocher inanimé serait plus attentif
aux appels de la justice et de la vérité qu’un homme dont la compré-
hension est engourdie par l’intempérance. Les sentiments élevés qui
animent le cœur ne disparaissent pas subitement. Un changement
progressif s’opère. Ceux qui s’aventurent sur les chemins défendus
de la corruption perdent tout sens moral. Bien que les débits de bois-
sons abondent dans les villes, bien que les jeunes soient environnés
de tentations qui s’adressent à leur appétit, à l’origine du mal ne
se trouve pas toujours un verre de vin. Le thé, le café et le tabac
sont des stimulants artificiels dont l’usage crée le besoin d’autres
stimulants plus forts tels que l’alcool. Et tandis que les chrétiens
dorment, le fléau gigantesque de l’intempérance gagne en force et
fait de nouvelles victimes. —
The Signs of the Times, 6 décembre
1910
.
Les tentations nous guettent partout
— Dans les salons et dans
les lieux à la mode, on sert aux femmes des liqueurs en vogue, aux
noms séducteurs, qui sont de vrais poisons. Pour les malades et ceux
qui sont épuisés, il y a les “bitters” (amers) qui bénéficient d’une
réclame intense et sont composés en grande partie d’alcool.
Afin de créer chez les enfants le goût pour les liqueurs, on fa-
brique et on met en vente des gâteaux et des bonbons où entre de
l’alcool. En leur distribuant ceux-ci à certaines occasions, le mar-
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chand de liqueurs s’assure pour plus tard une clientèle fidèle.
C’est ainsi que cette œuvre néfaste se poursuit jour après jour,
mois après mois, année après année. Les pères, les maris, les frères,