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Tempérance
Un besoin de boissons de plus en plus fortes
— La consomma-
tion de cidre entraîne l’usage de boissons plus fortes. L’estomac
perd sa vigueur naturelle, et il faut le stimuler plus énergiquement
pour le faire fonctionner. Lors d’un de nos voyages, nous fûmes obli-
gés, mon mari et moi, d’attendre le train pendant plusieurs heures.
Pendant que nous nous trouvions dans la gare, un fermier au visage
rouge et bouffi se dirigea vers le buffet et demanda d’une voix forte
et rude : “Avez-vous de l’eau-de-vie de première qualité ?” Ayant
reçu une réponse affirmative, il en commanda un demi-verre. “Avez-
vous de la sauce au poivre ?” “Oui”, fut la réponse. “Bien, mettez-en
deux bonnes cuillerées.” Il fit ajouter ensuite deux cuillerées d’alcool
et termina en demandant une bonne dose de poivre noir. L’homme
qui préparait le mélange lui demanda : “Qu’allez-vous faire d’une
telle mixture ?” Il répondit : “Je crois que ça ira”, et portant le verre
plein à ses lèvres, il en avala tout le contenu. Mon mari déclara :
“Cet homme a tellement absorbé de stimulants qu’il a complètement
détérioré les parois délicates de son estomac. J’imagine qu’elles
doivent être aussi insensibles que du cuir.”
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En lisant cela, beaucoup riront d’un tel avertissement. Ils diront :
“Ce n’est pas le peu de vin ou de cidre que je bois qui peut me faire
du mal.” Ces personnes sont les proies toutes désignées de Satan ; il
les conduit pas à pas, et elles ne se rendront compte du danger que
lorsque les chaînes de l’habitude seront devenues trop fortes pour
être brisées. Nous voyons quel est le pouvoir de l’appétit sur les
hommes ; des personnes de toutes professions, chargées de lourdes
responsabilités, occupant un rang élevé, douées de nombreux talents,
possédant de grandes connaissances, ayant des sentiments délicats,
des nerfs solides, une puissante faculté de raisonnement, sacrifient
tout à leur appétit et arrivent à perdre toute dignité humaine. Dans
de nombreux cas, leur déchéance commence avec leur habitude de
boire du vin ou du cidre. Sachant cela, je prends fermement position
contre la fabrication du cidre et du vin.
Si chacun se montrait vigilant et fidèle, si chacun surveillait les
petites brèches ouvertes par un usage modéré de vin et de cidre que
l’on considère comme inoffensifs, le chemin de l’alcoolisme serait
fermé pour toujours. —
The Review and Herald, 25 mars 1884
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