Chapiter 18 — Un réformateur américain
            
            
              Pour lancer la proclamation du retour de Jésus-Christ, Dieu choi-
            
            
              sit un simple cultivateur, au cœur droit et loyal, qui en était venu
            
            
              à douter de l’autorité des Ecritures, mais qui désirait sincèrement
            
            
              connaître la vérité. Né à Low Hampton, dans l’Etat de New York,
            
            
              en 1782, William Miller, comme bien d’autres réformateurs, avait
            
            
              passé sa jeunesse à l’école de la pauvreté où il avait puisé des leçons
            
            
              d’énergie et de renoncement. Les traits caractéristiques de sa famille,
            
            
              fortement marqués chez lui, étaient l’amour de l’indépendance et de
            
            
              la liberté, l’endurance et un ardent patriotisme. Son père avait été
            
            
              capitaine dans l’armée de la Révolution, et c’est aux sacrifices et aux
            
            
              souffrances qu’il avait consentis au cours de cette période orageuse,
            
            
              qu’il faut attribuer la pauvreté de la jeunesse de William.
            
            
              En plus d’une constitution robuste, le jeune Miller posséda dès
            
            
              son enfance une intelligence sensiblement au-dessus de la moyenne.
            
            
              Sa soif de connaissance, son amour de l’étude, son esprit investiga-
            
            
              teur et son jugement pondéré, qui allèrent sans cesse en augmentant,
            
            
              [344]
            
            
              suppléèrent largement à son manque d’études universitaires. D’une
            
            
              moralité irréprochable, il était estimé pour sa probité, son industrie
            
            
              et sa générosité. A force d’énergie et d’application, tout en conser-
            
            
              vant ses habitudes studieuses, il acquit de bonne heure une certaine
            
            
              aisance. Et comme il avait occupé avec honneur divers postes civils
            
            
              et militaires, l’accès à la fortune et aux dignités paraissaient lui être
            
            
              promis.
            
            
              De sa mère, profondément pieuse, il reçut dans son jeune âge une
            
            
              empreinte qui devait s’atténuer lorsqu’il entra, plus tard, en relation
            
            
              avec des déistes, pour la plupart respectables, humains et généreux.
            
            
              Ceux-ci, élevés dans des institutions chrétiennes, et redevables à la
            
            
              Parole de Dieu du respect et de la confiance dont ils jouissaient, en
            
            
              étaient cependant venus à combattre la Bible. En leur compagnie,
            
            
              Miller avait fini par adopter leurs opinions. L’interprétation populaire
            
            
              des saintes Ecritures présentait des difficultés qui lui paraissaient
            
            
              insurmontables. D’autre part, ses nouvelles croyances, qui faisaient
            
            
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