Les réparateurs des murailles
435
s’ingéniaient de mille manières à causer parmi eux le trouble et la
confusion, et à susciter la défiance. Ils s’efforcèrent de décourager
les Juifs, et ils complotèrent d’attirer Néhémie dans leur piège. Des
Juifs perfides étaient prêts à faciliter cette besogne. Le bruit circula
que Néhémie conspirait contre le roi de Perse, qu’il avait l’intention
de régner sur Israël, et que ses collaborateurs étaient tous des traîtres.
Mais Néhémie continua à chercher en Dieu le secours et la
direction. “Et le peuple prit à cœur ce travail.” La construction ne
[488]
cessant d’avancer, les brèches furent réparées et la muraille restaurée
jusqu’à la moitié de la hauteur que l’on s’était proposé d’atteindre.
Lorsque les ennemis d’Israël virent que leurs tentatives pour in-
terrompre le travail étaient vaines, ils furent remplis de rage. Jusque-
là ils n’avaient pas osé faire appel à la force, car ils savaient que
Néhémie et ses compagnons agissaient conformément à la mission
royale, et ils craignaient qu’une opposition ouverte ne déplût au
monarque. Mais, poussés par la colère, ils se rendirent coupables du
crime dont ils accusaient Néhémie. “Ils se liguèrent tous ensemble
pour venir attaquer Jérusalem et lui causer du dommage.”
Pendant que les Samaritains conspiraient ainsi contre Néhémie et
contre son œuvre, certains chefs parmi les Juifs se laissèrent gagner
par le mécontentement, et cherchèrent à décourager l’homme de
Dieu en exagérant les difficultés que faisait surgir une telle entreprise.
“Les forces manquent à ceux qui portent les fardeaux, disaient-ils,
et les décombres sont considérables ; nous ne pourrons pas bâtir la
muraille.”
Le découragement provint encore d’une autre source. “Les Juifs
qui habitaient près d’eux” (des travailleurs), ceux qui n’étaient pas
engagés dans la restauration des murs, faisaient sans cesse le récit
des propos et des rapports des ennemis, afin d’affaiblir leur courage
et de susciter chez eux le mécontentement. Mais les railleries et les
sarcasmes, la résistance et les menaces ne semblaient que renforcer
Néhémie dans ses déterminations et le faire redoubler de vigilance.
Il se rendait compte des dangers que présentait cette lutte avec
ses ennemis, mais son courage était indomptable. “Nous priâmes
notre Dieu, dit-il, et nous établîmes une garde jour et nuit pour
nous défendre contre leurs attaques.” “C’est pourquoi je plaçai,
dans les enfoncements derrière la muraille et sur des terrains secs,
le peuple par familles, tous avec leurs épées, leurs lances et leurs