Orgueil dans la prospérité
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cœur soit tout à l’Eternel, notre Dieu
, devint lui-même un renégat
qui désavouait, par sa conduite et ses sentiments, ses propres paroles.
Il confondit la licence et la liberté. Il essaya — mais à quel prix ! —
d’unir la lumière aux ténèbres, le bien au mal, la pureté à l’impureté,
le Christ à Bélial.
Le roi, qui fut l’un des plus grands à porter un sceptre, tomba
dans la débauche, et fut le jouet et l’esclave des autres. Son caractère
si noble, si viril, s’avilit et s’effémina. Sa foi au Dieu vivant fut
supplantée par les doutes de l’athéisme. Le scepticisme assombrit
son bonheur, affaiblit ses principes, et dégrada sa vie. La justice
et la magnanimité qui avaient caractérisé le début de son règne
dégénérèrent en despotisme et en tyrannie. Pauvres et frêles créatures
que nous sommes ! Le Seigneur ne peut faire grand-chose pour des
hommes qui perdent le sentiment de leur dépendance à son égard.
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Pendant ces années d’apostasie, le déclin spirituel d’Israël s’ag-
grava rapidement. Comment aurait-il pu en être autrement, quand
son roi unissait ses intérêts à ceux des suppôts de Satan ? Par l’in-
termédiaire de ces derniers, l’ennemi chercha à troubler les esprits
concernant le vrai culte et celui des faux dieux. Les Israélites de-
vinrent ainsi une proie facile. Le commerce entre les pays étrangers
les mit en contact avec des gens qui ne connaissaient pas le vrai Dieu,
ce qui les amena à se détacher de plus en plus de l’Eternel. Leur
sens profond du caractère sublime et saint du Seigneur s’évanouit.
Ils refusèrent de suivre le sentier de l’obéissance, et portèrent leur
affection sur l’ennemi de toute justice. L’habitude de contracter des
mariages avec des païens se répandit, et les Israélites perdirent rapi-
dement leur aversion pour l’idolâtrie. La polygamie fut encouragée.
Les mères apprirent à leurs enfants à observer les rites païens. Le
service religieux institué par Dieu fut remplacé chez certains par la
plus noire des idolâtries.
Les croyants doivent se distinguer du monde, et s’en séparer,
éviter ses influences, son esprit. Dieu est parfaitement à même de
nous garder dans le monde, mais nous ne devons pas être du monde.
L’amour du Seigneur n’est ni inconstant, ni incertain. Le Père céleste
veille sans cesse sur ses enfants avec une sollicitude extrême. Mais il
leur demande, en retour, une soumission totale. “Nul ne peut servir
13.
1 Rois 8 :61