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La vraie grandeur
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et à l’embellissement de sa capitale, si bien qu’elle devint l’orgueil
principal de son royaume, “la ville d’or”, celle dont “la gloire rem-
plissait la terre entière”. Sa passion pour la construction, l’éclatant
triomphe qu’il remporta en faisant de Babylone l’une des sept mer-
veilles du monde, contribuait à entretenir son orgueil au point que fut
gravement compromise la sagesse proverbiale de ce souverain dont
Dieu aurait pu se servir pour l’accomplissement de ses desseins.
Dans sa miséricorde, le Seigneur envoya au roi un nouveau
songe, afin de le mettre en garde contre le piège tendu pour sa perte.
Pendant son sommeil, Nebucadnetsar vit un arbre immense, “au
milieu de la terre”. Sa “cime s’élevait jusqu’aux cieux, et on le voyait
des extrémités de toute la terre”. Les troupeaux des montagnes et
des collines venaient chercher refuge sous son ombre, et les oiseaux
du ciel bâtissaient leurs nids dans ses branches. “Son feuillage était
beau, et ses fruits abondants ; il portait de la nourriture pour tous. ...
Tout être vivant tirait de lui sa nourriture.” Comme le roi regardait
cet arbre majestueux, il aperçut “un de ceux qui veillent et qui sont
saints”, descendant du ciel. Il cria avec force :
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“Abattez l’arbre, et coupez ses branches ; secouez le feuillage, et
dispersez les fruits ; que les bêtes fuient de dessous, et les oiseaux
du milieu de ses branches ! Mais laissez en terre le tronc où se
trouvent les racines, et liez-le avec des chaînes de fer et d’airain,
parmi l’herbe des champs. Qu’il soit trempé de la rosée du ciel, et
qu’il ait, comme les bêtes, l’herbe de la terre pour partage. Son cœur
d’homme lui sera ôté, et un cœur de bête lui sera donné ; et sept
temps passeront sur lui. Cette sentence est un décret de ceux qui
veillent, cette résolution est un ordre des saints, afin que les vivants
sachent que le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le
donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes.”
Profondément troublé par ce songe qui, de toute évidence, prédi-
sait l’adversité, le roi en fit part aux magiciens, aux astrologues, aux
Chaldéens et aux devins. Mais bien que ce songe ait été très clair,
aucun sage ne put en donner l’explication.
Une fois de plus, il fallait à cette nation idolâtre un témoignage
établissant le fait que seuls ceux qui aiment et craignent Dieu peuvent
comprendre les mystères du royaume des cieux. Dans sa perplexité,
le roi fit chercher Daniel, estimé pour son intégrité et sa fidélité,
comme pour son incomparable sagesse.