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A la cour de Babylone
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rance et ses conséquences étaient relatées au livre du Pentateuque,
et ils savaient que l’usage du vin affecterait gravement leurs facultés
physiques et mentales.
Daniel et ses compagnons avaient été élevés selon les principes
d’une stricte tempérance. On leur avait enseigné que le Seigneur les
rendrait responsables de leurs dons, et qu’ils ne devaient en aucun
cas amoindrir leurs forces. Cette éducation fut pour Daniel et ses
compagnons le moyen de les préserver des influences démoralisantes
de la cour de Babylone. Les tentations qui les entouraient étaient vio-
lentes, mais ils restèrent fidèles. Aucune puissance, aucune influence
ne pouvait les détourner des principes qui leur avaient été inculqués
dans leur enfance, grâce à l’étude de la Parole et des œuvres de Dieu.
Si Daniel l’avait désiré, il aurait pu trouver dans son entourage
une excuse valable pour renoncer à ses habitudes de tempérance. Il
aurait pu prétendre que, dépendant de la faveur royale, il ne pouvait
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éviter de manger des mets du roi et de boire de son vin ; car, en se
conformant aux enseignements divins, il offenserait le monarque et
risquerait de perdre sa situation et même sa vie. S’il se détournait
des commandements de Dieu, il s’attirerait les faveurs du roi et
s’assurerait des avantages intellectuels et un brillant avenir.
Mais Daniel n’hésita pas un seul instant. L’approbation divine
lui était plus précieuse que toutes les faveurs du plus puissant po-
tentat du monde, plus précieuse que la vie elle-même. Il résolut en
conséquence de rester ferme dans son intégrité quoi qu’il advienne.
Il décida “de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le
roi buvait”. Et ses trois compagnons le suivirent dans sa résolution.
En prenant cette décision, les jeunes Hébreux n’agirent pas avec
présomption, mais en se confiant en Dieu. Ils ne cherchèrent pas
non plus à se singulariser, mais à se conduire de façon à ne pas
déshonorer Jéhovah. S’ils s’étaient compromis avec le mal dans ce
cas particulier, cédant aux exigences de la situation, l’abandon de
leurs principes aurait singulièrement affaibli leur sentiment du bien
et leur aversion du mal. Leur premier faux-pas les aurait conduits
à en commettre d’autres, jusqu’à ce qu’enfin, perdant tout contact
avec le ciel, ils aient été emportés par la tentation.
“Dieu fit trouver à Daniel faveur et grâce devant le chef des
eunuques”, et la demande du jeune homme exprimant son désir de
ne pas se souiller par les mets du roi fut accueillie avec respect.