Fin du ministère d’Elisée
175
La nuit de cette fuite, quatre lépreux, que la faim avaient réduits
au désespoir, décidèrent de se rendre dans le camp des Syriens et de
se livrer à la merci des assiégeants. Ils espéraient ainsi susciter la
pitié et obtenir quelque nourriture. Mais grand fut leur étonnement
de découvrir, en pénétrant dans le camp des Syriens, “qu’il n’y avait
personne”.
N’ayant à encourir aucune menace, aucune punition, ces lépreux
“mangèrent et burent, et en emportèrent de l’argent, de l’or et des
vêtements, qu’ils allèrent cacher. Ils revinrent, pénétrèrent dans une
autre tente, et en emportèrent des objets qu’ils allèrent cacher. Puis
ils se dirent l’un à l’autre : Nous n’agissons pas bien ! Cette journée
est une journée de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et
si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, le châtiment nous
atteindra.” Ils se hâtèrent donc de retourner à la ville pour y annoncer
l’heureuse nouvelle.
[199]
Le butin était immense. Il y avait de telles réserves que ce jour-là
on eut “une mesure de fleur de farine pour un sicle et deux mesures
d’orge pour un sicle
, selon la prophétie faite la veille par Elisée.
Une fois de plus, le nom de l’Eternel fut exalté aux yeux des païens.
C’est ainsi que l’homme de Dieu continuait, d’année en année,
à s’acquitter fidèlement de son ministère auprès du peuple, et en
temps de crise auprès des rois dont il était le conseiller.
L’idolâtrie à laquelle s’adonnèrent les rois et le peuple d’Israël,
pendant de longues années, avait eu une influence néfaste sur le pays.
Les ténèbres spirituelles subsistaient encore partout. Cependant, il
existait çà et là des âmes sincères qui n’avaient pas fléchi le genou
devant Baal.
Alors qu’Elisée poursuivait sa réforme, de nombreuses per-
sonnes se détournaient du paganisme pour savourer les joies que l’on
éprouve à servir le vrai Dieu. Le prophète était heureux de constater
ces miracles de la grâce divine, et il désirait ardemment atteindre le
cœur de tous ceux qui étaient sincères. Partout où il portait ses pas,
il s’efforçait d’enseigner la vérité.
A vues humaines, la perspective d’une régénération spirituelle
de la nation était tout aussi désespérée que celle devant laquelle se
trouvent aujourd’hui les serviteurs de Dieu appelés à travailler dans
3. Voir
2 Rois 7 :5-16