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Un prophète de paix
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La bonté même doit avoir des limites. Il faut maintenir l’auto-
rité par une ferme sévérité, sinon elle risque d’être accueillie par
la raillerie et les sarcasmes. La prétendue tendresse, la cajolerie,
l’indulgence témoignées par les parents aux enfants sont les plus
grands maux dont souffre la jeunesse. La fermeté, la rigueur, l’in-
transigeance dans les principes sont des qualités essentielles dans la
famille.
L’irrévérence des jeunes — qui dégénéra en raillerie envers
Elisée — devrait être sévèrement condamnée. Il faut apprendre aux
enfants à manifester une vénération profonde à l’égard de Dieu.
Que l’on ne prononce jamais son nom à la légère ou d’une manière
distraite. Lorsqu’ils le prononcent, les anges se voilent la face. Avec
quelle prudence ne devrions-nous pas, nous, pauvres pécheurs, avoir
ce nom sacré sur les lèvres !
On devrait témoigner aussi de la révérence pour les représentants
de Dieu : les pasteurs, les professeurs, les parents qui sont appelés à
parler et à agir à la place du Maître. Dieu est honoré en fonction du
respect témoigné à ses représentants.
La politesse est aussi une des grâces de l’Esprit-Saint. Elle de-
vrait être cultivée par tous. Elle a le pouvoir d’adoucir les natures qui,
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sans elle, seraient rudes et grossières. Ceux qui se disent disciples
du Sauveur, et qui sont durs, brusques, impolis n’ont rien compris
du caractère du Christ. Leur sincérité et leur intégrité peuvent être
indéniables, mais ces vertus ne sauraient suppléer au manque de
bonté et de politesse.
La bonté, qui permettait à Elisée d’exercer une si profonde in-
fluence sur une foule de gens en Israël, se révéla dans ses rapports
avec une famille de Sunem. Au cours de ses nombreux déplace-
ments, le prophète passa un jour “à Sunem. Il y avait là une femme
de distinction, qui le pressa d’accepter à manger. Et toutes les fois
qu’il passait, il se rendait chez elle pour manger.” Cette femme eut le
sentiment qu’Elisée était “un saint homme de Dieu”, et elle dit à son
mari : “Faisons une petite chambre haute avec des murs, et mettons-
y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu’il s’y
retire quand il viendra chez nous.” Le prophète venait souvent dans
cette chambre dont il appréciait le calme reposant. Dieu ne fut pas
insensible aux marques de bonté de cette femme dont le foyer était
sans enfant. Il récompensa son hospitalité en lui donnant un fils.