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Prophètes et Rois
Zebub, dieu d’Ekron ? C’est pourquoi tu ne descendras pas du lit
sur lequel tu es monté, car tu mourras.” Et après avoir délivré son
message, le prophète disparut.
Les serviteurs tout décontenancés se hâtèrent de retourner vers le
roi, et ils lui rapportèrent les paroles de l’homme de Dieu. Achazia
leur demanda : “Quel air avait cet homme ?” Ils répondirent : “C’était
un homme vêtu de poil et ayant une ceinture de cuir autour des reins.”
Et le roi s’écria : “C’est Elie, le Thischbite.” Il savait que si celui
que ses messagers avaient rencontré était bien Elie, la sentence se
réaliserait sûrement. Désireux de détourner de lui, si possible, le
châtiment qui le menaçait, il décida de faire chercher le prophète.
Par deux fois Achazia envoya une compagnie de soldats pour
intimider Elie ; par deux fois aussi la colère de Dieu tomba sur eux
et les châtia.
[157]
Une troisième compagnie s’humilia devant le Seigneur. En s’ap-
prochant du prophète, le capitaine “fléchit les genoux devant Elie,
et il lui dit en suppliant : Homme de Dieu, que ma vie, je te prie, et
que la vie de ces cinquante hommes, tes serviteurs, soit précieuse à
tes yeux !”
“L’ange de l’Eternel dit à Elie : Descends avec lui, n’aie aucune
crainte de lui. Elie se leva et descendit avec lui vers le roi. Il lui dit :
Ainsi parle l’Eternel : Parce que tu as envoyé des messagers pour
consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron, comme s’il n’y avait en Israël
point de Dieu dont on puisse consulter la parole, tu ne descendras
pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras.”
Pendant le règne de son père, Achazia avait été témoin des
œuvres merveilleuses du Très-Haut. Il avait assisté aux terribles
manifestations de la puissance divine à l’égard du peuple apostat
d’Israël, et il s’était rendu compte de la manière dont le Seigneur
juge ceux qui refusent de se soumettre aux exigences de sa loi. Mais
il agissait comme si ces vérités solennelles n’étaient que des contes
frivoles. Au lieu d’humilier son cœur devant Dieu, il suivait Baal
qu’il s’était finalement risqué à consulter pendant sa maladie, se
livrant ainsi au plus audacieux des actes d’impiété. Révolté, n’éprou-
vant aucun désir de se repentir, Achazia mourut “selon la parole de
l’Eternel prononcée par Elie”.
Le récit du péché d’Achazia et de son châtiment comporte un
avertissement auquel nul ne devrait rester indifférent. Aujourd’hui,