La révolte d’Absalom
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des services importants en lui apprenant, par l’intermédiaire de leurs
deux fils, Ahimaats et Jonathan, les mouvements et les plans des
rebelles.
Les prêtres reprirent donc le chemin de Jérusalem, laissant les fu-
gitifs à leurs sombres pressentiments. Ceux-ci, avec leur roi, chassés
de leurs demeures, abandonnés par l’arche de Dieu, voyaient devant
eux l’avenir enveloppé de ténèbres. “David gravissait la montagne
des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête couverte et les pieds nus.
Tous ceux qui l’accompagnaient avaient aussi la tête couverte ; et eux
aussi montaient en pleurant. Alors on vint dire à David : Ahitophel
est avec Absalom parmi les conjurés.” Ici encore, David reconnais-
sait une des conséquences de son péché. La défection d’Ahitophel,
le plus habile et le plus astucieux des conseillers politiques d’Israël,
n’était qu’une vengeance pour l’opprobre essuyé par sa famille en
la personne de Bath-Séba, qui était sa petite-fille. Et “David dit : Je
t’en prie, ô Éternel, réduis à néant les conseils d’Ahitophel !”
Arrivé en haut de la colline, le roi se prosterne et, dans une
humble prière, déposant toute son angoisse devant Dieu, il le supplie
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de lui faire voir sa miséricorde. Cette prière est immédiatement
exaucée :“Husaï, l’Arkite, vient à sa rencontre, la tunique déchirée
et la tête couverte de poussière” en signe de grand deuil, et offre
au roi détrôné et fugitif de partager son sort. Comme divinement
illuminé, David voit en ce conseiller capable et sage, en cet ami
fidèle, celui qui pourra le mieux servir ses intérêts. A sa requête,
Husaï retourne à Jérusalem pour offrir ses services à Absalom et
neutraliser les conseils de l’astucieux Ahitophel.
Ce rayon d’espérance au cœur, le roi et sa suite continuent à
descendre le versant oriental du mont des Oliviers et s’engagent à
travers une lande désolée, hérissée de ravins sauvages, conduisant,
par des chemins raboteux, dans la direction du Jourdain. “Le roi
David venait d’atteindre Bahurim, quand il en vit sortir un homme,
uni par la parenté à la famille de Saül, et nommé Siméï, fils de Guéra.
Il s’avançait en proférant des malédictions, et il jetait des pierres à
David et à ses serviteurs : tout le peuple et l’élite des hommes de
guerre entouraient le roi à droite et à gauche. Siméï maudissait David
en ces termes : Va-t’en, va-t’en, homme de sang, homme pervers !
L’Éternel fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, à
la place duquel tu t’es fait roi. L’Éternel a livré le royaume entre