David appelé au trône
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bon tout ce qu’avait fait le roi. Ainsi ce jour-là tout le peuple, tous
les Israélites reconnurent que le roi n’était pour rien dans le meurtre
d’Abner, fils de Ner.” Dans un cercle intime composé d’hommes de
confiance, David se déclara incapable de punir les meurtriers comme
il le désirait, et les remit à la justice divine. “Ne savez-vous pas,
dit-il, qu’un grand capitaine est tombé aujourd’hui en Israël ? Pour
moi, je suis encore faible aujourd’hui, bien que j’aie reçu l’onction
royale ; et ces gens, les fils de Tséruja, sont trop puissants pour moi.
Que l’Éternel traite celui qui a fait le mal, selon sa méchanceté.”
Dans les offres faites à David, Abner avait été sincère, mais ses
mobiles étaient égoïstes et sordides. Pour s’attirer des honneurs per-
sonnels, il s’était obstinément opposé au roi que Dieu avait désigné.
Et s’il déserta la cause qu’il avait si longtemps servie, c’était par
ressentiment et par amour-propre blessé. Il passa dans le parti de
David dans l’espoir d’occuper de plus hautes charges. S’il eût réussi,
ses talents et son ambition, sa grande influence et son absence de
piété auraient mis en danger le trône de David, comme aussi la paix
et la prospérité de la nation.
“Quand le fils de Saül apprit qu’Abner était mort, son courage fut
abattu et tout Israël fut consterné.” Bientôt, une deuxième trahison
acheva de renverser ce trône chancelant. Isboseth fut lâchement
assassiné par deux de ses capitaines qui lui coupèrent la tête et
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l’apportèrent à David, dont ils espéraient gagner les bonnes grâces.
Ils lui dirent : “Voici la tête d’Isboseth, fils de Saül, ton ennemi,
qui en voulait à ta vie ; l’Éternel a vengé aujourd’hui le roi, mon
seigneur, de Saül et de sa race.” David rappela à ses meurtriers le
sort de celui qui s’était vanté d’avoir tué Saül et ajouta : “Combien
plus, quand des méchants ont tué un homme de bien, dans sa maison,
sur son lit, ne dois-je pas redemander son sang de votre main et
vous exterminer de la terre ! Alors David ordonna à ses gens de
mettre à mort les meurtriers,... puis ils prirent la tête d’Isboseth et
l’ensevelirent dans le tombeau d’Abner, à Hébron.”
Après la mort d’Isboseth, “toutes les tribus d’Israël vinrent trou-
ver David à Hébron et lui dirent : Nous voici ; nous sommes tes os
et ta chair. Autrefois, déjà, quand Saül régnait sur nous, c’était toi
qui conduisais Israël à la guerre et qui l’en ramenais. L’Éternel t’a
dit : C’est toi qui paîtras mon peuple et qui seras le chef d’Israël.
Tous les anciens d’Israël vinrent donc trouver le roi à Hébron ; le