Page 594 - Patriarches et Proph

Basic HTML Version

590
Patriarches et Prophètes
d’une haute destinée. A travers toutes les vicissitudes et les épreuves
des années qui suivirent, elle fut pour lui un encouragement à rester
fidèle au Seigneur.
L’insigne honneur conféré à David ne l’enfla pas d’orgueil. Il
reprit tranquillement ses occupations, et attendit calmement le déve-
loppement des plans de Dieu. Aussi humble et modeste qu’aupara-
vant, de retour sur ses collines, il continua de prendre un tendre soin
de ses troupeaux. Mais ce fut avec une nouvelle inspiration qu’il
continua de composer ses mélodies et de les jouer sur la harpe.
Un riche paysage s’étalait sous ses yeux. Le fruit de la vigne se
dorait au soleil, les arbres de la forêt balançaient sous la brise leur
vert feuillage. L’astre du jour montait au zénith en inondant la terre
de ses flots de lumière. Dans le lointain, se dessinaient les lignes
gracieuses des collines. Plus loin encore, les pics sauvages de la
chaîne de Moab semblaient percer le tendre azur de la voûte céleste
qui voile la demeure de Dieu. Ce Dieu invisible, tout le révélait et
chantait ses louanges. La lumière du jour faisait resplendir les monts.
Les forêts, les prairies et les ruisseaux élevaient sa pensée jusqu’au
“Père des lumières”, à “l’auteur de tout don parfait et de toute grâce
excellente”. Chaque jour, de nouvelles conceptions du caractère et
de la majesté du Créateur faisaient déborder son cœur d’adoration
et de joie. Dans la contemplation des œuvres de Dieu, les facultés
de son esprit et de son cœur s’affermissaient et se développaient.
Sa pensée, toujours en éveil, toujours prête à explorer de nouvelles
[626]
profondeurs de l’amour de Dieu, y trouvait le thème de nouveaux
cantiques. Les riches sonorités de sa voix, répétées par les collines,
ressemblaient à des réponses aux chants d’allégresse des séraphins.
Cette vigoureuse et belle adolescence préparait David à s’asseoir
un jour parmi les plus nobles personnages de la terre. Employées à
célébrer les louanges de son Créateur, ses heures de méditation lui
communiquaient une sagesse et une piété qui faisaient de lui l’ami
de Dieu et des anges.
Qui peut mesurer les résultats de ces années de contemplation et
d’activité passées sur les collines solitaires de Bethléhem? D’une
part, la communion avec la nature et avec Dieu, le soin de ses trou-
peaux fait à la fois de périls et de délivrances, les chagrins comme
les joies de son humble existence façonnaient son caractère et prépa-
raient sa carrière future. D’autre part, les psaumes du “doux chantre