L’onction de David
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regarde le visage ; mais l’Éternel regarde au cœur.” Éliab ne craignait
pas Dieu, et se serait montré, sur le trône, orgueilleux et autoritaire.
Nulle beauté extérieure ne saurait nous recommander auprès du
Seigneur. La vraie beauté s’exprime par la sagesse et l’excellence
du caractère et de la conduite. C’est la bonté du cœur qui nous rend
agréables à Dieu. Ce grand principe devrait nous guider quand nous
nous jugeons nous-mêmes ou les autres. L’erreur de Samuel doit
nous apprendre combien sont vaines les appréciations fondées sur
les agréments du visage ou sur la beauté de la taille comparés aux
qualités véritables qui sont connues de Dieu seul.
Les pensées et les conseils de Dieu sont au-dessus de notre
compréhension ; mais ce que nous pouvons savoir, c’est que ses
enfants seront appelés à occuper la place même pour laquelle ils
sont qualifiés et rendus aptes à l’accomplir, à condition qu’ils soient
soumis à la volonté de celui dont les plans généreux ne doivent pas
être frustrés par la perversité humaine.
Éliab et ses six frères, qui assistaient au service divin, passèrent
sous les yeux du prophète, sans que le Seigneur fît choix de l’un
d’eux. Samuel, très perplexe, demanda à Isaï : “Sont-ce là tous
tes fils ? Isaï répondit : Il reste encore le plus jeune, mais il fait
paître les brebis. Samuel dit à Isaï : Envoie-le chercher ; nous ne
commencerons pas le repas avant son arrivée.”
Quel ne fut pas l’étonnement du berger solitaire quand un mes-
sager vint lui annoncer que le prophète était à Bethléhem, et qu’il
le faisait demander. Intrigué de savoir pourquoi le prophète et juge
pouvait bien l’envoyer chercher, il se rendit immédiatement à l’ap-
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pel. “David était blond, il avait de beaux yeux, et il était de mine
agréable.” Alors que Samuel contemplait, ravi, les traits charmants,
mâles et modestes du jeune berger, la voix de l’Éternel lui dit :
“Lève-toi, oins-le ; car c’est lui !” David s’était montré brave et fidèle
dans ses humbles fonctions, et maintenant Dieu le choisissait pour
être le capitaine de son peuple. “Samuel prit la corne d’huile et
l’oignit au milieu de ses frères. A partir de ce moment-là, et par
la suite, l’Esprit de l’Éternel fut sur David.” Sa tâche terminée, le
prophète, le cœur soulagé, retourna chez lui à Rama.
L’onction de David s’était opérée en secret, et Samuel n’avait fait
connaître à personne le but de sa visite, pas même à la famille d’Isaï.
Le rite dont il venait d’être l’objet fut pour le jeune homme l’augure