Page 573 - Patriarches et Proph

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Le premier roi d’Israël
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qui seul était capable de défendre sa cause. Avant de trouver la vraie
paix, il fallait que le peuple confessât son péché. “Il nous faut un roi,
avait-il dit,... il nous jugera ; il marchera à notre tête et sera notre
chef à la guerre.”
Et maintenant, Samuel récapitule l’histoire des Israélites depuis
le jour où Dieu les a fait sortir d’Égypte. Le Roi des rois avait
marché devant eux et combattu pour eux. Souvent, leurs péchés
les avaient livrés entre les mains de leurs ennemis. Mais dès qu’ils
s’étaient détournés du mal, la miséricorde de Dieu leur avait suscité
un libérateur. L’Éternel vous a envoyé Gédéon et Barac, leur dit
Samuel, et “Jephté et Samuel ; il vous a délivrés des ennemis qui
vous entouraient, et vous avez vécu en sécurité”. Et néanmoins,
menacés par un ennemi, “vous m’avez dit : Non ! un roi régnera sur
nous. Pourtant l’Éternel, votre Dieu, était votre roi.”
Samuel continue : “En ce moment même, restez encore ici pour
contempler la chose extraordinaire que l’Éternel va accomplir sous
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vos yeux. N’est-ce pas aujourd’hui la moisson des blés ? J’invoquerai
l’Éternel ; il fera tonner et pleuvoir, afin que vous sachiez et que
vous voyiez combien vous avez mal agi aux yeux de l’Éternel en
demandant un roi. Alors Samuel invoqua l’Éternel ; l’Éternel fit
tonner et pleuvoir en ce jour-là.” Au mois de mai et de juin, en
Orient, il ne tombait point de pluie ; l’air était doux, le ciel, serein
et sans nuages. Aussi le violent orage qui éclata en ce moment sur
la foule assemblée lui causa une vive frayeur. Humilié, le peuple
confessa alors son péché, le péché même dont il était coupable : “Prie
l’Éternel, ton Dieu, pour tes serviteurs, afin que nous ne mourions
point ; car nous avons ajouté à tous nos autres péchés la faute de
demander un roi.”
Mais Samuel ne laissa pas le peuple dans le découragement,
ce qui eût entravé tout effort en vue d’une réforme, et donné à
Satan l’occasion de faire considérer Dieu comme un être sévère et
inflexible et non un Père toujours prêt à pardonner. Il lui adressa
ce message réconfortant : “Ne craignez point. Oui, vous avez mal
agi ! Néanmoins, ne vous détournez pas de l’Éternel, mais servez-le
de tout votre cœur. Ne vous détournez pas de lui ; ce serait vous
attacher à des idoles de néant, qui ne sauraient ni secourir ni sauver,
car les idoles ne sont que néant. A cause de son grand nom, l’Éternel
n’abandonnera pas son peuple.”