Caïn et Abel
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la femme, c’est-à-dire entre Satan et ses sujets, d’un côté, et Jésus-
Christ et ses disciples, de l’autre. Par le péché, Satan a su imposer
son ascendant à la race humaine ; mais ce joug, Jésus-Christ nous
offre le moyen de le briser. Lorsque, par la foi en l’Agneau de Dieu,
une âme renonce au péché, la fureur de Satan s’allume aussitôt. La
vie sainte d’Abel réfutait la prétention de l’Adversaire selon laquelle
il est impossible à l’homme d’observer la loi de Dieu. Quand Caïn,
animé par l’esprit du Malin, vit qu’il ne pouvait dominer Abel, il
s’emporta à tel point qu’il lui donna la mort. Partout où des hommes
oseront revendiquer la loi de Dieu, on verra le même esprit s’élever
contre eux. C’est là l’esprit qui, dans tous les siècles, a dressé les
potences et allumé les bûchers où ont péri les disciples de Jésus-
Christ. Ces cruautés émanent toujours de Satan et de ses suppôts.
Mais la rage du Malin est celle d’un adversaire désarmé. Chaque
martyr de Jésus est un vainqueur. “Ils l’ont vaincu (le serpent ancien,
appelé le Diable et Satan) par le sang de l’Agneau et par la parole de
leur témoignage ; ils n’ont point aimé leur vie, ils n’ont pas reculé
devant la mort
”
Le meurtrier fut bientôt appelé à répondre de son crime. “L’Éter-
nel dit à Caïn : Où est Abel, ton frère ? Caïn répondit : Je ne sais
pas ; suis-je le gardien de mon frère, moi
? Caïn est déjà des-
cendu si bas dans le péché qu’il a perdu la notion de la grandeur
et de l’omniscience de Dieu. Pour cacher son crime, il recourt au
mensonge.
Dieu lui répond : “Qu’as-tu fait ? Le sang de ton frère crie de
la terre jusqu’à moi.” Il donne à Caïn l’occasion de confesser son
péché, car il a eu le temps de réfléchir. Il connaît l’énormité de son
crime et du mensonge dont il a essayé de le couvrir. Mais il reste
frondeur, et la sentence ne tarde plus. La voix qui lui a fait entendre
des appels si doux lui jette maintenant ce terrible verdict : “Tu seras
maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main
le sang de ton frère. Quand tu cultiveras la terre, elle ne te donnera
plus ses fruits ; tu seras errant et fugitif sur la terre.”
Bien que le meurtrier ait mérité la peine capitale, un Créateur
miséricordieux lui conserve la vie et lui donne le temps de se conver-
* .
Apocalypse 12 :11, 9
* .
Genèse 4 :9-16