Page 523 - Patriarches et Proph

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Samson
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vin, ni boisson, et elle ne mangera rien d’impur ; elle observera tout
ce que je lui ai prescrit.”
Dieu réservait au fils promis une mission importante. Aussi, pour
qu’il ait les aptitudes indispensables à son accomplissement, fallait-
il que les habitudes de sa mère et les siennes fassent l’objet d’une
rigide surveillance. Le régime alimentaire d’une future mère ayant
une influence sur son enfant soit en bien, soit en mal, elle devait
se conformer aux principes de la tempérance la plus stricte. Des
conseillères mal avisées prétendent qu’une mère doit satisfaire tous
ses désirs et caprices : suggestion aussi erronée que funeste, et que
l’ordre solennel donné à la femme de Manoah suffit pour réduire à
néant.
La même responsabilité incombe également aux pères de famille.
Aussi bien que leurs épouses, ils transmettent leur nature physique
et mentale, leur tempérament et leurs penchants à leur postérité.
Que d’enfants sont privés, par l’intempérance de leurs parents, de
vigueur physique, mentale et morale ! Les buveurs, les fumeurs, les
hommes dissolus s’exposent à transmettre et transmettent réellement
à leur progéniture leur soif inextinguible, des nerfs irrités, un sang
enflammé, des passions et des maladies repoussantes ! Les enfants
ayant moins de force de résistance aux tentations que leurs parents,
il en résulte que chaque génération successive descend d’un degré
sur l’échelle de la santé. Les parents sont donc pour une bonne part
responsables, non seulement des passions violentes et des désirs dé-
réglés de leurs petits, mais aussi de l’existence de milliers d’enfants
qui naissent sourds, aveugles, rachitiques ou idiots. Chaque père et
mère devrait s’inspirer de la question de Manoah : “Quelle règle de-
vra suivre l’enfant ?” Si tous ceux qui font peu de cas des influences
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prénatales voulaient relire les instructions solennelles données et ré-
itérées au couple hébreu, ils verraient comment le Créateur envisage
cette question.
Mais il ne suffisait pas que le fils attendu reçût de ses parents
une bonne constitution ; il fallait encore que ces mesures prénatales
fussent suivies de la formation de bonnes habitudes. Dès son enfance,
le futur juge et libérateur d’Israël devait être astreint aux règles
sévères d’une tempérance rigoureuse. Naziréen dès sa naissance, il
allait s’abstenir strictement de vin et de toutes boissons similaires.