Dernières paroles de Josué
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est pas tombé un seul mot.” Josué leur déclare que si Dieu a été fidèle
à ses promesses, il le sera aussi à ses menaces : “De même que toutes
les bonnes paroles que l’Éternel, votre Dieu, vous a adressées se sont
accomplies pour vous, de même il arrivera que l’Éternel accomplira
sur vous toutes ses paroles de menace. ... Si vous transgressez l’al-
liance de l’Éternel, ... le courroux de l’Éternel s’embrasera contre
vous, et vous disparaîtrez promptement de ce bon pays qu’il vous a
donné.”
Bien des personnes se laissent tromper par la pensée agréable,
suggérée par Satan, que l’amour de Dieu pour son peuple est tel
qu’il excuse ses péchés ; que ses menaces, tout en répondant, dans
son gouvernement moral, à un certain but, ne s’accompliront jamais
littéralement. Mais Dieu n’abandonne aucun principe de sa justice ; il
voit le péché sous son vrai jour, et affirme qu’il a pour conséquences
infaillibles la souffrance et la mort. Dieu n’a jamais accordé, et il
n’accordera jamais au pécheur un pardon inconditionnel. Ce genre
de pardon serait, de sa part, une abdication des principes de justice
qui sont à la base même de son gouvernement et jetterait dans la
consternation les mondes restés purs. Si les conséquences du péché,
expressément signalées, n’étaient pas certaines, comment pourrait-
on être assuré de l’accomplissement des bienfaits promis à la vertu ?
Une bonté qui exclurait la justice ne serait plus de la bonté, mais de
la faiblesse.
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Dieu est l’auteur de la vie. Toutes ses lois ont pour but de la
perpétuer. Mais là où Dieu a mis l’ordre, le péché a introduit le
désordre. Aussi longtemps que le péché existera, la souffrance et
la mort seront inévitables. Ce n’est que grâce au Rédempteur, qui
a subi la lèpre du péché à notre place, que nous pouvons espérer
échapper personnellement à ses effroyables conséquences.
Avant la mort de Josué, et à sa demande, les chefs et les repré-
sentants d’Israël se rassemblèrent de nouveau à Sichem. Dans tout
le pays, aucun endroit ne rappelait des souvenirs plus sacrés, depuis
l’alliance de Dieu avec Abraham et Jacob, jusqu’aux vœux solennels
du peuple lors de son entrée en Canaan. Là étaient les monts Ébal et
Garizim, témoins silencieux des promesses faites par les Hébreux,
et que ceux-ci allaient maintenant renouveler auprès du lit de mort
de leur chef. De tous côtés s’étalaient les monuments des bienfaits
de Dieu : une terre qu’ils n’avaient pas cultivée ; des villes qu’ils