Balaam
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Balaam annonce que le roi d’Israël sera plus grand et plus fort
qu’Agag ; c’était le nom donné aux rois amalécites, nation très puis-
sante à cette époque. Il prédit également qu’Israël, s’il est fidèle,
soumettra tous ses ennemis. Le roi d’Israël, c’est le Fils de Dieu
dont le trône, établi sur la terre, sera exalté au-dessus de tous les
royaumes du monde.
A l’ouïe des paroles du prophète, bouleversé de dépit, de crainte
et de rage ; exaspéré à la pensée que Balaam ait pu lui laisser si
longtemps quelque espoir, alors que tout est contre lui ; plein de
mépris pour sa fourberie, le roi donne libre cours à sa colère : “Fuis
dans ton pays ! lui dit-il. J’avais dit que je te comblerais ; mais c’est
l’Éternel qui t’en a privé.”
Balaam lui répond qu’il l’a prévenu. Il n’a donc pu lui donner
d’autre message que ceux que Dieu a placés dans sa bouche. Et avant
de retourner dans son pays, il fait encore une magnifique et sublime
prédiction relative au Rédempteur du monde et à la destruction
finale des ennemis de Dieu : “Et maintenant, dit-il à Balak, je m’en
retourne chez mon peuple. Viens donc, je t’annoncerai ce que ce
peuple fera à ton peuple dans la suite des temps :
Oui, je le vois, mais il n’est pas encore présent ;
Je le contemple, mais il n’est pas proche ;
Un astre sort de Jacob,
Un sceptre s’élève d’Israël.
Il écrasera Moab d’un bout à l’autre ;
Il détruira cette race guerrière.”
Il termine en prédisant la destruction complète de Moab, d’Édom,
d’Amalek et du Kénien, ne laissant pas au monarque des Moabites
la plus faible raison d’espérer.
Frustré des largesses et des dignités espérées, tombé en disgrâce
auprès du roi et conscient d’avoir encouru le déplaisir de Dieu,
Balaam récolta les fruits de la folle mission qu’il s’était donnée.
Sa cupidité, un moment freinée, le ressaisit de plus belle lorsqu’il
rentre chez lui, abandonné de l’Esprit de Dieu, et il est prêt à recourir
à n’importe quel stratagème pour s’assurer les présents de Balak.
Sachant que la prospérité d’Israël dépend de sa fidélité envers Dieu,
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et que le seul moyen de le perdre est de l’entraîner dans le péché,