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Patriarches et Prophètes
ferai entrer vos petits-enfants, dont vous avez dit : Ils seront la proie
des ennemis ; et ils connaîtront le pays que vous avez méprisé.”
De Caleb, Dieu déclare : “Mais, parce que mon serviteur Caleb
a été animé d’un autre esprit et m’a fidèlement obéi, je le ferai entrer
dans le pays où il est allé, et sa postérité en prendra possession.”
Les espions avaient consacré quarante jours à leur voyage d’ex-
ploration. Dieu annonce qu’Israël devra errer pendant quarante ans
dans le désert. Les dix infidèles, frappés par une plaie, périssent
sous les yeux de la multitude, qui, dans ce châtiment, lit le sort qui
l’attend.
La sentence condamnant Israël à errer quarante ans avant d’entrer
au pays de Canaan, bien qu’apportant un amer désappointement à
Moïse et à Aaron, comme à Caleb et à Josué, fut acceptée sans un
murmure.
En revanche, quand Moïse fit connaître la décision divine au
peuple, celui-ci l’accueillit avec des manifestations de douleur et
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d’emportement qui finirent par des lamentations. Il savait qu’il avait
commis un péché odieux en se laissant aller à un mouvement de
violence criminelle contre les espions qui le suppliaient d’obéir à
Dieu. Et il découvrait, terrifié, qu’il avait commis une faute dont les
conséquences seraient désastreuses. Les Israélites parurent sincère-
ment repentants et attristés de leur déplorable conduite, mais c’était
le résultat de leur égarement qu’ils déploraient et non leur ingrati-
tude et leur désobéissance. Si, en voyant leur échapper le bienfait
qu’ils avaient méprisé, ils s’étaient affligés de leur péché, la sentence
n’eût pas été prononcée. Mais ils s’étaient lamentés sans cause, et
maintenant Dieu leur donnait lieu de s’affliger. Les cœurs n’étant
pas changés, il ne leur fallait qu’un prétexte pour recommencer la
révolte. Ce prétexte fut l’ordre divin, intimé par Moïse, de retourner
au désert. Dieu mettait à l’épreuve leur soumission apparente et
leur prouvait qu’elle n’était pas réelle. En empêchant Israël d’entrer
en Canaan, Satan avait atteint son but. Maintenant il va le pousser,
au mépris de la sentence divine et réduit à ses propres forces, à
faire précisément ce qu’il a refusé d’accomplir quand Dieu le lui a
ordonné. Lamentable aveuglement !
La nuit se passe en gémissements. Avec le jour l’espoir renaît, le
peuple prend la résolution de racheter sa poltronnerie. Non moins
rebelle qu’auparavant, il décide d’entrer en Canaan malgré tout, de