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Patriarches et Prophètes
les coupables ne fussent mis à mort. Prenant pitié de leur détresse,
Moïse leur promit de supplier Dieu en leur faveur. “Vous avez com-
mis un grand péché ! leur dit-il. Et maintenant je vais monter vers
l’Éternel ; peut-être obtiendrai-je le pardon de votre péché.” “Moïse
retourna donc vers l’Éternel, et lui dit : Hélas ! ce peuple a commis
un grand péché : ils se sont fait un dieu d’or. Pardonne cependant
leur péché ; sinon, efface-moi du livre que tu as écrit. L’Éternel ré-
pondit à Moïse : Celui qui a péché contre moi, je l’effacerai de mon
livre. Va maintenant ; conduis le peuple là où je l’ai dit. Voici que
mon Ange marchera devant toi ; mais au jour où je sévirai contre
eux, je les punirai de leur péché.”
La prière de Moïse nous fait penser aux registres célestes où
sont inscrits non seulement les noms de tous les hommes, mais
leurs actions, bonnes ou mauvaises. Le livre de vie contient les
noms de tous ceux qui sont entrés au service de Dieu. Ceux d’entre
eux qui s’éloignent du bon chemin et s’obstinent dans le péché au
point de repousser les appels du Saint-Esprit verront au jour du
jugement leurs noms effacés du livre de vie. Or Moïse, considérant
tout ce qu’il y aura d’affreux dans le sort final des impénitents,
et ne pouvant supporter la pensée de voir les jugements du ciel
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tomber sur ce peuple si miraculeusement délivré, demandait à Dieu
d’effacer son nom avec les leurs. Son intercession en faveur d’Israël,
qui figure la médiation du Sauveur en faveur des pécheurs, ne fut
que partiellement acceptée : Dieu ne permit pas à Moïse de porter,
comme devait le faire plus tard son propre Fils, la culpabilité du
pécheur. “Celui qui [aura] péché contre moi, lui dit-il, je l’effacerai
de mon livre.”
C’est avec une profonde tristesse que le peuple enterra ses ca-
davres. Trois mille hommes étaient tombés par l’épée. Peu après, une
plaie ravagea le camp. Ensuite, on annonça que la présence divine
n’accompagnerait plus les Hébreux dans leur voyage. Dieu avait en
effet déclaré : “Je n’y monterai pas en me tenant au milieu de vous,
qui êtes un peuple au cou roide ; car je pourrais vous anéantir pen-
dant le voyage. ... Déposez donc vos ornements, et je verrai ensuite
ce que je dois faire.” En entendant ces paroles menaçantes, le peuple
prit le deuil, et personne ne se revêtit de ses ornements. “C’est ainsi