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Patriarches et Prophètes
Seul Dieu, l’Être éternel, incréé, existant par lui-même, à la fois
auteur et soutien de tout ce qui existe, a droit à l’adoration et à
la vénération suprêmes. Ce commandement interdit à l’homme de
donner à n’importe qui et n’importe quoi la première place dans
ses affections et son obéissance. Tout ce qui tend à diminuer notre
amour pour Dieu, ou qui entrave le service que nous lui devons,
devient pour nous un dieu.
“Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune représentation
des choses qui sont en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans
les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant
elles, et tu ne les serviras point.”
Le second commandement défend d’honorer le vrai Dieu par
l’intermédiaire d’images ou d’effigies. Un grand nombre de peuples
païens ont prétendu que leurs images n’étaient que des figures ou
des symboles au moyen desquels ils adoraient la divinité. Or Dieu
déclare que ce genre de culte est un péché. Toute tentative de repré-
senter l’Être éternel par des objets matériels ne peut qu’amoindrir et
ravaler notre conception de Dieu. Par les images, l’esprit, détourné
des perfections infinies de l’Éternel, est attiré vers la créature plutôt
que vers le Créateur. L’homme se dégrade dans la mesure où est
diminuée en lui la conception de Dieu.
“Je suis l’Éternel, ton Dieu, un Dieu jaloux ...” Les liens intimes
qui unissent Dieu et son peuple sont comparés à ceux du mariage.
L’idolâtrie est considérée comme un adultère spirituel, le déplaisir
qu’elle inspire au Créateur est ici, avec beaucoup d’à-propos, appelé
jalousie.
“... qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troi-
sième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent.” Les
enfants portent inévitablement les conséquences de l’inconduite pa-
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ternelle ou maternelle ; mais ils ne sont punis pour les péchés de
leurs parents que s’ils y participent. Il arrive néanmoins que les
enfants suivent leurs traces et participent ainsi à leurs péchés, tant
par hérédité que par l’exemple reçu. Les mauvaises tendances, les
appétits pervertis, les mœurs relâchées, aussi bien que les maladies
et la dégénérescence physique se transmettent, comme un legs fatal,
de père en fils, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération. Ce
fait redoutable devrait inspirer aux hommes une crainte salutaire et
les éloigner de la voie du péché.