De la mer Rouge au Sinaï
253
de grandes choses pour nous : nous étions des esclaves et nous voici
devenus un grand peuple libre”, ils ne parlaient que des fatigues de
la route, et se demandaient quand ce voyage allait prendre fin.
L’histoire des vicissitudes d’Israël à travers le désert a été
conservé à l’intention de l’Israël de Dieu jusqu’aux derniers temps.
Le récit des marches et contremarches de ce peuple nomade et des
miracles accomplis pour le soulager de la faim, de la soif et de la
fatigue est rempli d’instructions et d’avertissements pour nous. Le
peuple hébreu suivait une école préparatoire en vue de la possession
de la terre promise. A nous, de même, de nous remémorer d’un cœur
humble et docile, en vue de notre préparation pour la Canaan céleste,
les épreuves de l’ancien Israël.
Bien des personnes s’étonnent de l’incrédulité et des murmures
d’Israël, et se disent qu’à sa place elles n’auraient pas été aussi
ingrates. Mais, dès qu’elles rencontrent quelque contrariété, elles
ne manifestent ni plus de foi ni plus de patience qu’Israël. Si elles
passent par des moments pénibles, elles parlent mal des gens ou des
choses dont Dieu s’est servi pour les purifier. D’autres, dont tous
les besoins actuels sont satisfaits, ne savent pas se confier en Dieu
pour l’avenir et sont dans une agitation continuelle à la pensée que
l’indigence pourrait les atteindre, ainsi que leurs enfants. D’autres
encore, constamment préoccupés de maux possibles, ou grossissant
des tracas réels, ne voient plus les nombreux bienfaits de la Provi-
dence dont ils devraient être reconnaissants. Les vexations qu’elles
rencontrent, et qui devraient les rapprocher de Dieu, seule source
de secours, ne font que les en éloigner, parce qu’elles n’éveillent
dans leurs cœurs qu’inquiétude et ressentiment. Il est triste d’avoir
si peu de foi en Dieu. Ne devrions-nous pas nous interdire cette
[266]
anxiété qui contriste le Saint-Esprit, sans nous aider à supporter nos
mécomptes ? Ne serait-il pas sage de bannir de nos cœurs ce souci
perpétuel de nos besoins futurs ? Il est vrai que le Seigneur n’a pas
promis d’écarter tout danger de notre route. Il ne se propose pas
de retirer les siens hors de ce monde de méchanceté. Mais il nous
montre un sûr refuge. Tout le ciel s’intéresse à nous, et Jésus est notre
ami. A ceux qui sont las et accablés, il adresse cette parole : “Venez
à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai.”
Déposez le joug de vos inquiétudes et de vos préoccupations, “et
recevez mon enseignement ; car je suis doux et humble de cœur. Et