Le mariage d’Isaac
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prit Rébecca pour femme, et il l’aima. Ainsi Isaac fut consolé après
la mort de sa mère.”
Abraham n’ignorait pas les conséquences qui résultent de ma-
riages entre les croyants et les incroyants. Il avait sous les yeux
tout ce qui s’était passé à cet égard depuis le temps de Caïn jusqu’à
son époque, y compris les conséquences de son mariage avec Agar,
comme de ceux d’Ismaël et de Lot. Son manque de foi et celui de
Sara avaient eu pour résultat la naissance d’Ismaël, chez qui, de-
puis l’enfance, l’influence et les enseignements du père avaient été
contrecarrés par la parenté idolâtre de la mère. La jalousie d’Agar et
des femmes qu’elle avait données à Ismaël avait entouré la famille de
celui-ci d’une barrière qu’Abraham avait été impuissant à renverser,
et l’idolâtrie s’était établie dans la famille du fils aîné. Séparé de son
père, aigri par les querelles d’un foyer exempt d’affection et dénué de
la crainte de Dieu, Ismaël s’était vu contraint de choisir l’existence
aventureuse d’un pillard du désert, “sa main levée contre tous, et la
main de tous contre lui
. Vers la fin de sa vie, regrettant son passé
coupable, il revint au Dieu de son père. Mais l’exemple donné à sa
postérité subsista. Turbulente et idolâtre, la nation puissante issue
de lui fut toujours une cause de souffrances pour les descendants
d’Isaac.
La femme de Lot, nature égoïste et irréligieuse, avait fait beau-
coup pour séparer son mari d’Abraham. N’eût été cette femme, Lot
ne serait jamais resté à Sodome, privé des conseils et de la sagesse
de son oncle. Sans les enseignements reçus d’Abraham dans son
enfance, le contact de sa femme et de la population dépravée de cette
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ville l’eût sûrement fait sombrer dans l’incrédulité. Le mariage de
Lot et le choix de Sodome comme résidence furent ainsi les pre-
miers anneaux d’une chaîne d’événements funestes qui affligèrent
le monde durant plusieurs générations.
Nulle personne craignant Dieu ne peut, sans danger, s’unir à un
conjoint qui n’a pas cette crainte. Le bonheur et la prospérité de l’hy-
men dépendent de l’union des deux époux. Or, entre le croyant et le
non-croyant existe une divergence radicale de goûts, d’inclinations,
de projets. Ils servent deux maîtres distincts et inconciliables. Les
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Genèse 16 :12