Page 109 - Patriarches et Proph

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Abraham en Canaan
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chacun doit faire aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fît à lui-
même suffirait pour faire disparaître la moitié des maux qui affligent
notre société. C’est de Satan que vient la cupidité. Le chrétien, au
contraire, possède une charité qui ne cherche pas son intérêt. Il met
en pratique cette belle parole : “Que chacun de vous, au lieu de ne
regarder qu’à son propre intérêt, regarde aussi à celui des autres
Lot, qui devait sa prospérité à Abram, ne montra aucune gratitude
envers son bienfaiteur. La courtoisie lui eût ordonné de laisser le
choix à son oncle. Mais il saisit égoïstement l’occasion qui lui était
offerte pour en tirer tous les avantages. “Levant les yeux, il vit toute
la plaine du Jourdain, jusqu’à Tsoar, ... entièrement arrosée, comme
le jardin de l’Éternel, comme le pays d’Égypte
” La région la plus
fertile de toute la Palestine était la vallée du Jourdain, qui rappelait
le paradis perdu, et égalait en beauté et en fertilité les plaines du Nil
qu’ils venaient de quitter. On y voyait, en outre, des villes riches
et magnifiques, dont les marchés fameux assuraient un fructueux
trafic. Ébloui par des rêves de prospérité mondaine, Lot ne tint aucun
compte des dangers de ce voisinage au point de vue moral et spirituel.
Soit qu’il ignorât que les habitants de la plaine “étaient pervertis et
de grands pécheurs contre l’Éternel”, soit qu’il n’y ajoutât que peu
d’importance, il “choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, ... et
dressa ses tentes jusqu’à Sodome
. Comme il prévoyait peu les
terribles conséquences de ce choix égoïste !
La séparation consommée, Abram reçut à nouveau la promesse
qui lui assurait la possession de tout le pays. Peu après, il alla établir
son camp à Hébron, aux chênes de Mamré, où il bâtit un autel à
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l’Éternel. Laissant à Lot le luxe périlleux de la vallée de Sodome,
il put jouir ici de la vie simple et patriarcale qui était la sienne,
respirant l’air pur des hauts plateaux, entourés de collines couvertes
de vignes, d’oliviers, de champs de blé et de vastes pâturages.
Le patriarche entretenait des relations cordiales avec ses voisins
et jouissait, parmi les peuplades environnantes, de la considération
due à un chef sage et puissant. Sa vie et son caractère, qui formaient
un contraste frappant avec les mœurs des idolâtres, exerçaient une
influence décisive en faveur de la vraie foi. Son invariable fidélité
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Philippiens 2 :4
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Genèse 13 :10-13
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Genèse 13 :10-13