Semblable à du levain
            
            
              [75]
            
            
              Beaucoup d’hommes instruits et influents étaient accourus pour
            
            
              entendre le prophète de Galilée. Parmi eux, certains regardaient avec
            
            
              curiosité la foule rassemblée autour du Christ tandis qu’il enseignait
            
            
              au bord de la mer. Toutes les classes de la société y étaient repré-
            
            
              sentées : des pauvres, des illettrés, des mendiants en haillons, des
            
            
              malfaiteurs marqués par le péché, des estropiés, des libertins, des
            
            
              commerçants et des rentiers. Tous, grands et petits, riches et pauvres,
            
            
              se pressaient autour du Maître pour entendre ses enseignements. En
            
            
              considérant cette étrange assemblée, les gens instruits se deman-
            
            
              daient entre eux : “Le royaume de Dieu sera-t-il vraiment composé
            
            
              d’éléments de ce genre ?” Le Sauveur répondit à nouveau par une
            
            
              parabole :
            
            
              “Le royaume des cieux, dit-il, est semblable à du levain qu’une
            
            
              femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la
            
            
              pâte soit toute levée
            
            
            
            
              ”
            
            
              Chez les Juifs, le levain était quelquefois considéré comme l’em-
            
            
              blème du péché. Pendant la période pascale, il était recommandé
            
            
              d’enlever tout levain des maisons, pour montrer qu’il fallait ôter le
            
            
              péché de son cœur. Le Christ donne cet avertissement à ses dis-
            
            
              ciples : “Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie.”
            
            
              Et l’apôtre Paul parle du “levain de malice et de méchanceté
            
            
            
            
              . Mais
            
            
              [76]
            
            
              dans la parabole du Sauveur, le levain est employé pour représenter
            
            
              le royaume des cieux, la puissance vivifiante et pénétrante de la
            
            
              grâce de Dieu.
            
            
              Il n’est pas d’être si vil, si dégradé qui ne puisse être transformé
            
            
              par cette puissance. Un nouveau principe de vie sera communiqué à
            
            
              tous ceux qui se soumettront à l’action du Saint-Esprit, de manière à
            
            
              restaurer en eux l’image de Dieu qui s’était perdue.
            
            
              L’homme est incapable de réaliser cette œuvre de transformation
            
            
              par sa propre volonté. Il n’a en lui aucune puissance suffisante
            
            
              1.
            
            
              Matthieu 13 :33
            
            
              2.
            
            
              Luc 12 :1
            
            
              ;
            
            
              1 Corinthiens 5 :8
            
            
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