D’abord l’herbe, puis l’épi
            
            
              La parabole du semeur suscita bien des questions. Certains au-
            
            
              diteurs en avaient conclu que le Christ n’établirait pas son règne
            
            
              ici-bas et plusieurs étaient intrigués et perplexes. Remarquant leur
            
            
              embarras, le Christ employa de nouvelles illustrations, s’efforçant
            
            
              encore de détourner leurs pensées d’un royaume terrestre et de les
            
            
              diriger vers l’œuvre que la grâce de Dieu accomplit dans l’âme.
            
            
              “Il dit encore : Il en est du royaume de Dieu comme quand un
            
            
              homme jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit
            
            
              et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre
            
            
              produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout
            
            
              formé dans l’épi ; et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille,
            
            
              car la moisson est là
            
            
            
            
              ”
            
            
              Le cultivateur qui “met la faucille, parce que la moisson est là”,
            
            
              ne peut être que le Christ. C’est lui qui, au dernier jour, viendra
            
            
              récolter la moisson de la terre. Mais le semeur représente ceux qui
            
            
              travaillent pour lui. Il est dit de la semence “qu’elle germe et croît
            
            
              sans qu’il sache comment”. Il n’en est pas ainsi du Fils de Dieu.
            
            
              Il ne s’endort pas à la tâche, mais il veille nuit et jour. Il n’ignore
            
            
              aucun détail du développement de la semence. La parabole de la
            
            
              semence nous montre que Dieu est à l’œuvre dans la nature. La
            
            
              [48]
            
            
              semence porte en elle le principe de la germination que Dieu lui a
            
            
              imparti, mais, livrée à elle-même, elle ne pourrait germer. L’homme
            
            
              a un rôle à jouer dans le développement de la graine. Il doit préparer
            
            
              le terrain, y mettre l’engrais nécessaire et l’ensemencer. Mais si sa
            
            
              mission est de cultiver ainsi la terre, son action a des limites. Il n’est
            
            
              pas de force ou de sagesse humaines capables de faire sortir de la
            
            
              semence une plante vivante. Que l’homme fasse de son mieux, il
            
            
              dépendra encore de celui qui unit les semailles et la moisson par les
            
            
              anneaux merveilleux de sa toute-puissance.
            
            
              La semence possède la vie et le terrain, une puissance ; néan-
            
            
              moins, si une force surnaturelle n’intervenait la nuit et le jour, la
            
            
              1.
            
            
              Marc 4 :26-29
            
            
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