Qui est mon prochain?
            
            
              Chez les Juifs, la question : “Qui est mon prochain
            
            
            
              ?” provo-
            
            
              quait souvent des discussions interminables. Ils n’étaient pas dans
            
            
              le doute au sujet des païens et des Samaritains. Ces derniers étaient
            
            
              regardés comme des étrangers. Mais comment convenait-il de faire
            
            
              la distinction, parmi les gens du pays, entre les différentes classes de
            
            
              la société ? Qui donc les rabbins, les prêtres et les anciens du peuple
            
            
              devaient-ils considérer comme leur prochain ? Ils passaient toute leur
            
            
              existence à se purifier par une suite ininterrompue de cérémonies, car
            
            
              le contact avec les masses ignorantes et insouciantes leur paraissait
            
            
              occasionner une souillure dont on ne pouvait se débarrasser que
            
            
              par des pratiques fastidieuses. Avaient-ils à regarder ces “impurs”
            
            
              comme leur prochain ?
            
            
              Le Christ va répondre à cette question par la parabole du bon
            
            
              Samaritain. Il montre que le prochain n’est pas simplement notre
            
            
              coreligionnaire, et qu’on ne le reconnaît ni à la couleur, ni à la race,
            
            
              ni au rang social. Le prochain, c’est toute personne qui a besoin de
            
            
              notre aide, toute âme qui a été blessée et meurtrie par l’adversaire.
            
            
              Le prochain, c’est quiconque est la propriété de Dieu.
            
            
              La parabole du bon Samaritain est due à une question posée au
            
            
              Christ par un docteur de la loi. Tandis que le Sauveur enseignait le
            
            
              [332]
            
            
              peuple, “un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver :
            
            
              Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle
            
            
            
              ?” Ce sont
            
            
              les pharisiens qui avaient suggéré cette question au docteur de la
            
            
              loi, dans l’espoir de prendre Jésus en défaut dans ses paroles ; aussi
            
            
              attendaient-ils impatiemment sa réponse. Mais le Sauveur évita toute
            
            
              controverse, et demanda la réponse à son interlocuteur luimême :
            
            
              “Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu
            
            
            
              ?” Or, les Juifs accusaient
            
            
              précisément Jésus de minimiser la valeur de la loi promulguée sur le
            
            
              1.
            
            
              Luc 10 :29
            
            
              2.
            
            
              Luc 10 :25
            
            
              3.
            
            
              Luc 10 :26-28
            
            
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