Un grand abîme
            
            
              195
            
            
              était retirée. L’homme autrefois fortuné se voit maintenant précipité
            
            
              dans une pauvreté irrémédiable. Il ne revêtira jamais la robe de la
            
            
              justice du Christ, cette robe tissée sur les métiers du ciel. Auparavant
            
            
              vêtu de pourpre et de fin lin, il est réduit à la nudité. Son temps de
            
            
              grâce est terminé. Il n’a rien apporté en entrant dans le monde, il
            
            
              n’emportera rien en le quittant.
            
            
              Soulevant le voile qui cache les réalités éternelles, Jésus présenta
            
            
              ce tableau devant les prêtres et les chefs, les scribes et les pharisiens.
            
            
              Contemplez-le, vous qui êtes riches en biens terrestres mais pauvres
            
            
              aux yeux du Seigneur ! Arrêtez-vous devant cette scène ! Ce qui est
            
            
              apprécié des hommes est en abomination à l’Eternel. “Que sert-il à
            
            
              un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? que donnerait
            
            
              un homme en échange de son âme
            
            
            
              ?”
            
            
              Application au peuple juif
            
            
              Quand le Christ donna la parabole du riche et de Lazare, nom-
            
            
              breux étaient les Juifs qui se trouvaient dans la pitoyable condition
            
            
              de l’homme riche et qui usaient des biens du Seigneur pour leur
            
            
              propre satisfaction. Ils se préparaient eux-mêmes à entendre la sen-
            
            
              tence : “Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger
            
            
            
            
              ”
            
            
              Le riche avait été favorisé d’une double bénédiction, matérielle et
            
            
              spirituelle, mais il refusait de coopérer avec Dieu dans le parti qu’il
            
            
              en tirait. Il en était ainsi du peuple juif que le Seigneur avait fait le
            
            
              dépositaire de la vérité sacrée et l’économe de sa grâce. Il lui avait
            
            
              donné tous les avantages et il l’invitait à en faire part à d’autres. Is-
            
            
              raël avait reçu des instructions toutes particulières quant à la manière
            
            
              de traiter ses frères qui étaient tombés dans le malheur aussi bien que
            
            
              les étrangers et les nécessiteux qui vivaient en son sein. Il ne devait
            
            
              pas constamment rechercher son intérêt. Il lui était demandé de se
            
            
              souvenir des malheureux et de partager avec eux. Dieu promettait sa
            
            
              [229]
            
            
              bénédiction dans la mesure où l’on exercerait la miséricorde et la
            
            
              charité. Mais les Juifs, pas plus que l’homme riche, ne tendaient de
            
            
              main secourable à l’humanité souffrante, ni sur le plan matériel, ni
            
            
              sur le plan spirituel. Remplis d’orgueil, ils se considéraient comme
            
            
              le peuple élu et favori de Dieu ; toutefois, ils ne le servaient ni ne
            
            
              11.
            
            
              Marc 8 :36, 37
            
            
              12.
            
            
              Daniel 5 :27