Un grand abîme
            
            
              Dans la parabole du riche et de Lazare, le Christ montre que c’est
            
            
              dans cette vie que les hommes fixent leur destinée éternelle. Durant
            
            
              ce temps de grâce, le pardon de Dieu est offert à tous. Mais ceux
            
            
              qui le refusent pour se complaire en eux-mêmes se coupent de la vie
            
            
              éternelle. Aucun temps de grâce supplémentaire ne leur sera accordé.
            
            
              Par leur propre choix, ils auront creusé un abîme infranchissable
            
            
              entre eux et leur Dieu.
            
            
              Cette parabole établit un contraste entre les riches qui n’ont
            
            
              pas pris Dieu comme appui et les pauvres qui ont mis en lui leur
            
            
              confiance. Le Christ fait comprendre que le temps viendra où leur
            
            
              position respective sera inversée. Ceux qui sont pauvres en biens
            
            
              de ce monde, mais qui se confient en Dieu et se montrent patients
            
            
              dans l’affliction, seront un jour élevés bien au-dessus de ceux qui
            
            
              occupent maintenant les plus hautes positions que le monde puisse
            
            
              offrir, mais qui ne se soumettent pas à la volonté de Dieu.
            
            
              “Il y avait un homme riche, dit le Christ, qui était vêtu de pourpre
            
            
              et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un
            
            
              pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères,
            
            
              et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du
            
            
              riche
            
            
            
            
              ”
            
            
              [222]
            
            
              Ce riche n’appartenait pas à la catégorie du juge inique, qui
            
            
              affichait ouvertement son mépris pour Dieu et les hommes. Il se
            
            
              disait fils d’Abraham. Il ne traitait pas le mendiant avec rudesse, il
            
            
              ne lui disait pas de s’éloigner de lui parce que sa vue l’importunait.
            
            
              Si ce pauvre et repoussant spécimen de l’humanité pouvait retirer
            
            
              quelque soulagement à le voir passer, le riche voulait bien tolérer
            
            
              qu’il reste à sa porte. Mais il était égoïstement indifférent aux besoins
            
            
              de son frère souffrant.
            
            
              A cette époque, les hôpitaux n’existaient pas. Les malades et les
            
            
              nécessiteux étaient exposés aux regards de ceux auxquels Dieu avait
            
            
              confié des biens, afin de recevoir d’eux secours et sympathie. Il en
            
            
              1.
            
            
              Luc 16 :19-21
            
            
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