La mesure du pardon
            
            
              [205]
            
            
              Pierre vint un jour demander à Jésus : “Seigneur, combien de fois
            
            
              pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce
            
            
              jusqu’à sept fois
            
            
            
              ?” Les rabbins limitaient le pardon à trois offenses.
            
            
              Pour se conformer à ce qu’il croyait être la pensée du Maître, Pierre
            
            
              en porta la limite à sept fois, chiffre exprimant l’idée de la perfection.
            
            
              Mais le Christ enseigna que nous ne devons jamais nous lasser de
            
            
              pardonner : “Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, dit-il, mais jusqu’à
            
            
              septante fois sept fois
            
            
            
            
              ”
            
            
              Ensuite, il expliqua sur quelle base le pardon doit être accordé,
            
            
              et montra qu’il est dangereux d’entretenir dans son cœur des fer-
            
            
              ments de rancune. Dans une parabole, il cita le comportement d’un
            
            
              roi envers les dignitaires auxquels il avait confié les affaires de son
            
            
              gouvernement. Quelques-uns d’entre eux recevaient des sommes
            
            
              considérables qui appartenaient à l’Etat. Le monarque ayant entre-
            
            
              pris d’examiner leur gestion, on lui en amena un dont les comptes
            
            
              accusaient l’énorme découvert de dix mille talents. Il était incapable
            
            
              de restituer ce qu’il avait pris. Comme c’était la coutume, le roi, pour
            
            
              rentrer dans ses fonds, ordonna qu’on le vende avec tout ce qu’il
            
            
              possédait. Terrifié, le pauvre homme tomba à ses pieds, en s’écriant :
            
            
              “Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout
            
            
            
            
              ” Saisi de
            
            
              [206]
            
            
              pitié, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette.
            
            
              “Après qu’il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compa-
            
            
              gnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l’étranglait, en disant :
            
            
              Paie ce que tu me dois. Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait,
            
            
              disant : Aie patience envers moi, et je te paierai. Mais l’autre ne
            
            
              voulut pas, et il alla le jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût payé ce
            
            
              qu’il devait. Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent
            
            
              profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce
            
            
              qui s’était passé. Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit :
            
            
              1.
            
            
              Matthieu 18 :21
            
            
              2.
            
            
              Matthieu 18 :22
            
            
              3.
            
            
              Matthieu 18 :26
            
            
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