Laisse-le encore cette année
            
            
              Dans son enseignement, le Christ unissait toujours à l’annonce
            
            
              du jugement de Dieu les appels de sa miséricorde. “Le Fils de
            
            
              l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, dit-il,
            
            
              mais pour les sauver.” “Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans
            
            
              le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit
            
            
              sauvé par lui
            
            
            
            
              ” Son œuvre de miséricorde en rapport avec la justice
            
            
              et le jugement de Dieu est illustrée par la parabole du figuier stérile.
            
            
              Le Christ avait averti le peuple juif de la venue du royaume de
            
            
              Dieu, et il avait énergiquement secoué son ignorance et sa tiédeur.
            
            
              Israël savait fort bien prévoir le temps d’après l’aspect du ciel, mais
            
            
              il était incapable de discerner les signes précurseurs qui parlaient si
            
            
              clairement de la mission du Sauveur.
            
            
              Néanmoins, on était aussi prêt qu’aujourd’hui à se croire favori
            
            
              du ciel, et on appliquait à d’autres les messages de censure. Les au-
            
            
              diteurs de Jésus lui parlèrent d’un événement qui venait de produire
            
            
              une grande effervescence. Le peuple avait été outré de certaines me-
            
            
              sures prises par Ponce Pilate, gouverneur de Judée. Un soulèvement
            
            
              populaire avait éclaté à Jérusalem, et Pilate avait voulu l’étouffer
            
            
              par la violence. En une certaine occasion, ses soldats avaient même
            
            
              été jusqu’à envahir les parvis du temple et égorger des pèlerins ga-
            
            
              [180]
            
            
              liléens qui offraient leurs sacrifices. Les Juifs considéraient toute
            
            
              calamité comme la conséquence des péchés de ceux qui en étaient
            
            
              victimes et ils racontaient ces actes de barbarie avec une secrète
            
            
              satisfaction. A leurs yeux, leur bien-être matériel démontrait qu’ils
            
            
              étaient meilleurs, et par conséquent plus haut placés dans l’estime
            
            
              de Dieu que ces Galiléens. Ils attendaient de Jésus des paroles de
            
            
              condamnation contre ces hommes qui, selon eux, avaient bien mérité
            
            
              leur punition.
            
            
              Quant aux disciples, ils ne se hasardèrent pas à émettre un juge-
            
            
              ment sur cette affaire avant d’avoir interrogé le Maître. Celui-ci leur
            
            
              avait donné des avertissements précis contre leur tendance à catalo-
            
            
              1.
            
            
              Luc 9 :56
            
            
              ;
            
            
              Jean 3 :17
            
            
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