138
            
            
              Les Paraboles de Jésus
            
            
              Oh ! qu’elle est rare, la sympathie profonde et communicative
            
            
              pour ceux qui sont tentés et qui se perdent ! Oh ! combien il importe
            
            
              que l’Esprit du Christ occupe en nous une plus grande place et que
            
            
              le moi disparaisse !
            
            
              Les pharisiens se virent censurés par la parabole de la brebis
            
            
              perdue. Au lieu de s’attarder aux critiques qu’ils faisaient sur sa
            
            
              [162]
            
            
              mission, Jésus avait condamné le mépris et l’abandon dans lesquels
            
            
              ils laissaient les publicains et les pécheurs. Il ne l’avait pas fait
            
            
              ouvertement, de peur de fermer leurs cœurs à la vérité. La para-
            
            
              bole leur montrait toutefois ce que Dieu attendait d’eux et ce qu’ils
            
            
              avaient négligé. S’ils avaient été de vrais bergers, ces conducteurs
            
            
              en Israël auraient fait l’œuvre des bergers. Ils auraient manifesté
            
            
              la miséricorde et l’amour du Christ, et se seraient unis à lui dans
            
            
              sa mission. Leur refus de le faire révélait le caractère hypocrite de
            
            
              leur piété. Plusieurs repoussèrent les reproches du Christ. Il y en eut
            
            
              cependant qui furent convaincus par ses paroles. Après l’ascension
            
            
              du Sauveur, ces derniers reçurent le Saint-Esprit et se joignirent aux
            
            
              disciples pour accomplir l’œuvre évoquée dans la parabole de la
            
            
              brebis perdue.
            
            
              La drachme perdue
            
            
              Après la parabole de la brebis perdue, Jésus proposa la suivante :
            
            
              “Quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu’elle en perde une,
            
            
              n’allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin,
            
            
              jusqu’à ce qu’elle la trouve
            
            
            
              ?”
            
            
              En Orient, la demeure du pauvre ne comprenait en général
            
            
              qu’une seule pièce, le plus souvent sombre et sans fenêtres. Elle était
            
            
              rarement nettoyée, et si une pièce de monnaie tombait à terre, elle
            
            
              était aussitôt recouverte de poussière et de détritus. Pour la retrouver,
            
            
              même en plein jour, il fallait allumer une lampe et balayer la maison
            
            
              avec soin.
            
            
              La dot des femmes consistait d’ordinaire en pièces d’argent
            
            
              qu’elles conservaient jalousement comme leur plus précieux tré-
            
            
              sor pour les transmettre à leurs filles. C’est pourquoi la perte de
            
            
              l’une de ces pièces était considérée comme un grand malheur. La
            
            
              11.
            
            
              Luc 15 :8