Ma première vision
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Là, nous vîmes l’arbre de vie et le trône de Dieu. Du trône sortait
un fleuve d’eau vive, et sur chaque rive se trouvait l’arbre de vie.
D’un côté du fleuve on voyait un tronc ; de l’autre, un autre tronc,
tous les deux d’or pur et transparent. Je crus d’abord qu’il s’agissait
de deux arbres ; mais en regardant de plus près, je m’aperçus qu’ils
étaient unis dans le haut et n’en formaient qu’un seul. C’était donc
l’arbre de vie qui était sur les deux bords du fleuve d’eau vive. Ses
branches s’inclinaient sur l’endroit où nous nous trouvions ; son fruit
était superbe ; il avait l’apparence de l’or mêlé à de l’argent.
Nous allâmes tous sous cet arbre, et nous nous assîmes pour
contempler la magnificence du lieu. Les frères Fitch et Stockman,
qui avaient prêché l’Evangile du royaume et que Dieu avait recueillis
dans la tombe pour les sauver, vinrent à nous et nous demandèrent
ce qui nous était arrivé pendant leur sommeil. (Voir Appendice.)
Nous essayâmes de nous souvenir de nos plus grandes épreuves,
mais elles nous parurent si insignifiantes comparées au poids éternel
de gloire dont nous étions entourés, que nous ne pûmes rien en dire.
Nous nous écriâmes : “Alléluia ! Le ciel est bon marché !” Touchant
nos harpes d’or, nous en fîmes résonner les voûtes célestes.
Jésus à notre tête, nous quittâmes tous la cité céleste pour la terre.
Nous nous posâmes sur une grande et haute montagne, mais elle
ne put supporter le poids de Jésus ; elle se partagea en deux et il se
forma une immense plaine. Portant nos regards en haut, nous vîmes
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la grande ville aux douze fondements et aux douze portes : trois
de chaque côté, et un ange à chacune d’elles. Nous nous écriâmes :
“C’est la ville, la grande ville ! Elle descend du ciel, d’auprès de
Dieu, sur la terre.” Et elle se posa à l’endroit où nous étions. Nous
nous mîmes à considérer les magnificences qui se trouvaient hors de
la ville. J’y vis de superbes maisons, ayant l’apparence de l’argent,
supportées par quatre colonnes enchâssées de perles du plus bel effet.
C’est là qu’étaient les demeures des saints. Dans chacune d’elles il y
avait un rayon d’or. Je vis un grand nombre de saints entrer dans ces
maisons, enlever leurs couronnes étincelantes et les déposer sur le
rayon. Puis ils s’en allaient dans les champs pour se livrer à quelque
occupation. Mais leur travail n’avait aucun rapport avec celui auquel
nous nous livrons aujourd’hui. Une lumière éclatante illuminait leur
tête, et ils faisaient monter continuellement vers Dieu leurs louanges.