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Premiers Ecrits
s’était tenu entre Dieu et le pécheur, il y avait une certaine retenue
parmi le peuple, mais lorsqu’il ne fut plus entre l’homme et le Père,
toute retenue disparut, et les impénitents furent complètement sous
la direction de Satan. Il n’était pas possible que les fléaux fussent
versés tandis que Jésus officiait dans le lieu très saint ; mais lorsque
son œuvre fut achevée et que son intercession eut pris fin, rien ne put
plus arrêter la colère de Dieu. Celle-ci atteignit le pécheur qui avait
méprisé le salut et qui s’était moqué de la répréhension. Pendant la
période terrible qui commença au moment où Jésus eut terminé son
œuvre médiatrice, les saints n’avaient plus d’intercesseur auprès de
Dieu. Le sort de chacun était décidé. Jésus s’arrêta un moment dans
la partie extérieure du sanctuaire céleste, et les péchés qui avaient
été confessés pendant qu’il était dans le lieu très saint furent placés
sur Satan, l’auteur du péché, afin qu’il en souffrît le châtiment.
Alors je vis Jésus qui déposait ses vêtements sacerdotaux pour
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revêtir ses habits royaux. Il portait sur la tête plusieurs couronnes
placées les unes dans les autres. Il quitta le ciel entouré de l’armée
angélique. Les fléaux tombaient sur les habitants de la terre. D’au-
cuns accusaient et maudissaient Dieu ; d’autres accouraient auprès
des enfants de Dieu et les suppliaient de leur dire comment ils pour-
raient échapper à ces jugements. Mais les saints ne pouvaient rien
faire pour eux. Les dernières larmes pour les pécheurs avaient été
versées, la dernière prière avait été offerte, le dernier fardeau avait
été porté, le dernier avertissement avait été donné. La douce voix de
la miséricorde ne devait plus se faire entendre.
Lorsque les saints et le ciel entier s’intéressaient au salut des
pécheurs, ceux-ci n’en firent aucun cas. La vie et la mort leur avaient
été présentées ; beaucoup avaient désiré la vie, mais n’avaient rien
fait pour l’obtenir. Ils ne se soucièrent pas de choisir la vie ; mainte-
nant, il n’y avait plus de sang expiatoire pour purifier le coupable,
plus de Sauveur compatissant pour intercéder pour eux, et pour dire :
“Epargne, épargne le pécheur encore un peu de temps !” Tout le ciel
s’unit au Christ pour leur faire entendre ces terribles paroles : “C’en
est fait ! C’est fini !” Le plan du salut avait été accompli, mais bien
peu avaient voulu l’accepter. Lorsque la douce voix de la miséri-
corde se tut, les méchants furent saisis de crainte et d’horreur ; ils
entendirent d’une manière distincte ces paroles : “Trop tard ! Trop
tard !”