270
Premiers Ecrits
changement. Un ange me répondit : “C’est la pluie de l’arrièresaison,
le rafraîchissement de la part du Seigneur, le grand cri du troisième
ange.”
Une grande puissance accompagnait ces élus. L’ange dit : “Re-
gardez !” Mon attention fut alors dirigée vers les méchants, les in-
crédules. Ils étaient tous actifs. Le zèle et la puissance du peuple de
Dieu les avaient réveillés et rendus furieux. La confusion régnait
[272]
partout. Je vis qu’on avait pris des mesures contre le groupe qui
jouissait de la lumière et de la puissance de Dieu. Les ténèbres
s’épaississaient autour d’eux ; cependant ils restaient fermes, ayant
l’approbation de Dieu et se confiant en lui. Je les vis perplexes ; puis
je les entendis prier avec ferveur. Ils ne cessaient de répéter jour
et nuit : “O Dieu, que ta volonté soit faite ! Si cela peut glorifier
ton nom, ouvre un chemin pour sauver ton peuple. Délivre-nous
des païens qui nous entourent. Ils ont décidé notre mort ; mais ton
bras peut nous apporter le salut.” Ce sont les seules paroles que
j’aie retenues. Tous semblaient avoir un sentiment profond de leur
indignité, et ils manifestaient une entière soumission à la volonté de
Dieu. Cependant, comme Jacob, chacun, sans exception, réclamait
la délivrance et luttait pour l’obtenir.
Peu de temps après qu’ils eurent commencé à supplier le Sei-
gneur, les anges, pleins de sympathie à leur égard, désiraient aller les
délivrer. Mais un ange puissant, qui les commandait, ne le leur per-
mit pas. Il leur dit : “La volonté de Dieu n’est pas encore accomplie.
Ils doivent boire la coupe, être baptisés du baptême.”
Bientôt j’entendis la voix de Dieu qui secouait le ciel et la terre.
Il y eut un grand tremblement de terre. Les bâtiments tombaient
de tous côtés. J’entendis alors un grand cri de victoire, puissant,
musical, clair. Je regardai le groupe qui, peu de temps auparavant,
gémissait dans la détresse et l’esclavage. Leur captivité était termi-
née. Une lumière glorieuse luisait sur eux. Comme ils me parurent
beaux ! Toute trace de soucis et de fatigue avait disparu ; la santé et la
beauté étaient sur tous les visages. Leurs ennemis, les païens qui les
entouraient, tombaient comme s’ils étaient morts ; ils ne pouvaient
supporter l’éclat de la lumière qui resplendissait sur les saints libérés.
Cette lumière, cette gloire, reposa sur eux jusqu’à ce que Jésus parut
sur les nuées des cieux. Alors les fidèles éprouvés furent changés en
un instant, en un clin d’œil, de gloire en gloire. Les sépulcres s’ou-
[273]