Page 240 - Premiers Ecrits (1970)

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Premiers Ecrits
furent tout heureux de ce qu’elle ne se soit pas produite au moment
où on l’avait attendue. Leur profession de foi n’avait pas touché leurs
cœurs, ni purifié leur vie. Ce passage du temps fixé était bien propre
à révéler leurs sentiments réels. Ils furent les premiers à tourner en
ridicule les chrétiens affligés et déçus qui avaient aimé réellement
l’apparition de leur Maître. J’ai vu la sagesse de Dieu en éprouvant
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son peuple et en lui donnant ainsi une pierre de touche qui lui per-
mettrait de reconnaître ceux qui faibliraient et tourneraient le dos à
l’heure de la tentation.
Jésus et toute l’armée céleste regardaient avec sympathie et
amour ceux qui s’étaient attachés à la douce espérance de voir bientôt
celui qu’ils aimaient. Les anges planaient autour d’eux, afin de les
soutenir à l’heure de l’épreuve. Ceux qui avaient refusé de recevoir
le message céleste furent laissés dans les ténèbres. La colère de Dieu
s’alluma contre eux, parce qu’ils n’avaient pas voulu recevoir la
lumière qui leur avait été envoyée du ciel.
Les chrétiens fidèles, profondément déçus, ne pouvaient com-
prendre pourquoi leur Seigneur n’était pas revenu ; mais ils ne furent
pas laissés dans les ténèbres. Ils se remirent à l’étude de leur Bible et
approfondirent leur étude des périodes prophétiques. La main du Sei-
gneur découvrit les chiffres qu’elle cachait et l’erreur fut expliquée.
Les fidèles virent que la période prophétique allait jusqu’en 1844,
et que les mêmes arguments qu’ils avaient présentés pour montrer
qu’elle se terminait en 1843, prouvaient qu’elle devait se terminer
en 1844. La lumière de la Parole de Dieu éclaira leur point de vue ;
ils découvrirent qu’il devait y avoir un retard : “Si elle [la prophé-
tie] tarde, attends-la.” Dans leur amour pour la venue immédiate du
Christ, ils avaient perdu de vue ce retard de la prophétie, calculé
pour éprouver ceux qui attendaient. Ils fixèrent donc à nouveau une
date. Cependant, je vis que beaucoup d’entre eux n’arrivaient pas à
surmonter leur amer désappointement, à posséder le même zèle et la
même énergie qui avaient caractérisé leur foi en 1843.
Satan et ses anges triomphaient. Ceux qui refusaient de recevoir
le message se félicitaient de la prévoyance et de la sagesse dont ils
avaient fait preuve en ne tombant pas dans cette illusion, comme
ils l’appelaient. Ils ne se rendaient pas compte qu’ils rejetaient le
conseil de Dieu, qu’ils travaillaient avec Satan et ses anges à jeter
dans la perplexité le peuple de Dieu qui vivait selon le message qu’il
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