Page 238 - Premiers Ecrits (1970)

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Premiers Ecrits
Des milliers de personnes acceptèrent la vérité par la prédication
de William Miller. Des serviteurs de Dieu, animés de l’esprit et de la
puissance d’Elie, proclamèrent le message. Comme Jean-Baptiste,
le précurseur de Jésus, ceux qui prêchaient ce message solennel
se sentaient poussés à mettre la cognée à la racine des arbres, et
à inviter les hommes à porter des fruits dignes de la repentance.
Leur témoignage était de nature à réveiller les églises, à les stimuler
puissamment, et à manifester leur caractère réel. Et lorsque fut donné
l’avertissement solennel de fuir la colère à venir, un grand nombre de
ceux qui faisaient partie des églises reçurent ce message salutaire. Ils
se rendirent compte de leurs manquements, et avec les larmes amères
de la repentance, ils s’humilièrent devant Dieu. L’Esprit du Seigneur
reposant sur eux, ils aidèrent à faire retentir le cri : “Craignez Dieu,
et donnez-lui gloire ; car l’heure de son jugement est venue !”
La prédiction d’une date déterminée concernant la fin suscita une
grande opposition parmi toutes les classes de la société, depuis le
pasteur du haut de la chaire jusqu’au dernier des pécheurs endurcis.
“Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait”, disaient
le ministre hypocrite et le moqueur téméraire. Aucun d’eux ne vou-
lait être instruit et corrigé par ceux qui indiquaient l’année où ils
croyaient que se termineraient les périodes prophétiques, et faisaient
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remarquer les signes de la proximité de la venue du Christ. Beau-
coup de pasteurs, qui professaient aimer Jésus, affirmaient qu’ils ne
voyaient aucun inconvénient à la prédication du retour du Christ,
mais qu’ils s’opposaient à la fixation d’une date déterminée. Dieu
dont l’œil voit tout lisait dans les cœurs. Ces gens n’aimaient pas
que l’on dise que Jésus était proche. Ils savaient que leur conduite
antichrétienne ne pourrait supporter l’épreuve, car ils ne suivaient
pas l’humble sentier indiqué par lui. Ces faux bergers paralysaient
l’œuvre de Dieu. La vérité proclamée avec une puissance convain-
cante émouvait les gens, et, comme le geôlier de Philippe, ils com-
mençaient à demander : “Que faut-il que je fasse pour être sauvé ?”
Mais ces pasteurs se plaçaient entre la vérité et le peuple, et ils lui
prêchaient des choses agréables pour le détourner de la vérité. Ils
se joignaient à Satan et à ses anges pour dire : “Paix, paix”, alors
qu’il n’y avait point de paix. Ceux qui aimaient leurs aises et ne se
souciaient pas d’être en communion avec Dieu, restèrent dans leur
sécurité charnelle. Je vis que les anges de Dieu remarquaient tout