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Premiers Ecrits
Ils avaient fait mourir Jésus afin que l’esprit du peuple se tourne
vers eux ; mais les choses maintenant étaient pires qu’auparavant. Ils
étaient ouvertement accusés par les disciples d’être les meurtriers
du Fils de Dieu, et ils ne pouvaient pas dire à quel point la situation
allait évoluer, ni comment ils seraient eux-mêmes considérés par
le peuple. Ils auraient volontiers fait mourir Pierre et Jean, mais ils
n’osaient pas par crainte du peuple.
Le jour suivant, les apôtres furent amenés devant le conseil. Les
hommes mêmes qui avaient réclamé avec véhémence le sang du
Juste étaient là. Ils avaient entendu Pierre renier son Seigneur avec
des jurements et des imprécations, lorsqu’il était soupçonné d’être
son disciple ; ils espéraient de nouveau l’intimider. Mais Pierre
s’était converti ; il avait maintenant l’occasion de se racheter de sa
couardise, de son reniement et d’exalter le nom qu’il avait déshonoré.
Avec une sainte hardiesse, et par la puissance de l’Esprit, il leur
déclara, intrépide : “C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth,
que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par
lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est
la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale
de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel
aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel
nous devions être sauvés.”
Le peuple était étonné de la hardiesse de Pierre et de Jean. Ils
virent qu’ils avaient été avec Jésus ; car leur conduite noble ressem-
blait à celle que le Sauveur avait manifestée devant ses ennemis.
Le Christ, par un regard de pitié et de Tristesse, reprit Pierre quand
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il le renia. En confessant maintenant son Seigneur, Pierre était ap-
prouvé et béni. En signe d’approbation de Jésus, il était rempli du
Saint-Esprit.
Les prêtres n’osèrent pas manifester la haine qu’ils éprouvaient
à l’égard des disciples. Ils les firent sortir du conseil, et se dirent
entre eux : “Que ferons-nous à ces hommes ? Car il est manifeste
pour tous les habitants de Jérusalem qu’un miracle signalé a été
accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier.” Ils avaient peur
que la nouvelle de ce miracle se répandît parmi le peuple. Une fois
connue par tout le monde, les prêtres se rendaient compte qu’ils
perdraient leur propre puissance et qu’ils seraient considérés comme
les meurtriers de Jésus. Toutefois tout ce qu’ils osèrent faire, ce